Les Belges, leur histoire ...

et celle de leur patrie, la Belgique

Le conflit des idéologies


Vers le milieu du 19e siècle, de nouvelles orientations dans le domaine de la pensée politique virent le jour.

  • Le libéralisme perdit son caractère modéré et spiritualiste. Il évolua dans un sens démocratique, libre penseur rationaliste et devint anticlérical.
  • Quant au catholicisme, il suivit une évolution en sens opposé. Tout en restant fidèle à ses doctrines fondamentales, il puisa dans la crainte générale que provoquait le socialisme naissant. Les catholiques s’affirmèrent ouvertement conservateurs, cléricaux, ultramontains, c’est-à-dire fidèles aux directives reçues de la Papauté.
Charles Woeste
Charles Woeste

Source : La Belgique centenaire, p. 190

Bénéficiant de l’appui des adeptes du « mouvement flamand », les catholiques devinrent très combattifs. Guidés par un leader jeune et agressif, l’avocat Charles Woeste, ils fondèrent en 1869 la « Fédération des Cercles catholiques et des Associations constitutionnelles et conservatrices ». Cette Fédération devint un redoutable instrument d’attaque et de contrôle.

Désireux de régénérer leur parti coûte que coûte, les libéraux, dits progressistes, combattaient impitoyablement les « vieux libéraux ». Ils recrutaient leurs membres :

  • dans les grandes villes,
  • dans les milieux d’instituteurs
  • et au sein des loges maçonniques.

Ce schisme, joint à la réorganisation des forces catholiques, provoqua l’effondrement du doctrinarisme, lors des élections du 14 juin 1870. Le pays était livré aux déchirements des luttes de parti :

  • Les libéraux avaient mis à la mode les manifestations dans les rues
  • Après avoir protesté contre cette « politique de grande voirie », les catholiques l’avaient adoptée à leur tour.

La garde civique était continuellement convoquée pour des services d’ordre ; on l’accusait d’être un « corps électoral armé » à la dévotion des grands bourgmestres libéraux.

La sagesse de Léopold II préserva le pays de trop graves désordres. En décembre 1871, il appela au pouvoir Jules Malou, politique catholique, habile, modéré, financier bien vu du monde des affaires. Durant plus de 7 ans, Malou fit une politique d’affaires, de caractère pratique et sage. Le 11 juin 1878, le Cabinet Malou tombait et était remplacé par un « grand ministère libéral » comprenant tous les militants du parti. Attendant tout progrès social du relèvement de l’instruction et du développement des « vertus publiques », le Cabinet créa aussitôt un département de l’Instruction Publique.

Léopold II Jules Malou
Léopold II   
Un passé pour 10 millions de Belges, p. 101
Jules Malou  
La Belgique centenaire, p. 158
Idéologies politiques