Les Belges, leur histoire ...

et celle de leur patrie, la Belgique

L’intérim (1576)


Après la mort de Requesens, le pays connut 8 mois d’anarchie.

Chargé par Philippe II d’assurer le gouvernement provisoire, le Conseil d’Etat prit la direction des affaires. Composé maintenant d’un Espagnol intolérant et de catholiques modérés, fidèles de Marguerite de Parme, il s’efforça de se concilier les sympathies du peuple.

  • Il supprima immédiatement le Conseil des Troubles mais ne parvint pas à empêcher le pillage d’Alost par les mutins espagnols et au peuple de s’armer. L’exaspération était générale.
  • Aiguillonnés par le péril, les Etats de Brabant mirent le Conseil d’Etat sous tutelle et convoquèrent les Etats Généraux afin d’ouvrir, à Gand, des négociations avec les délégués des Etats de Hollande et Zélande et avec ceux du prince d’Orange.
Furie espagnole
Furie espagnole 

Source : Ancien manuel scolaire

Les travaux venaient à peine de commencer lorsque se déclencha, le 4 novembre 1576, la Furie espagnole. N’ayant plus reçu de solde depuis près de 2 ans, les soldats espagnols (les tercios) se payèrent en pillant villes et villages. Anvers surtout fut livrée à une dévastation et à un carnage effrayants :

  • Plus de 7.000 personnes périrent
  • 500 maisons furent incendiées
  • Les dégâts furent inestimables : pillages, vols de bijoux, d’or, de marchandises, de valeurs de toute espèce …

Quatre jours après le début de ce drame, le 8 novembre 1576, les XVII Provinces des Pays-Bas se fédéraient par la Pacification de Gand :

  • Les contractants juraient de maintenir la paix entre eux et de se prêter assistance mutuelle
  • Ils décrétaient l’expulsion des soldats espagnols, la suspension des placards et des ordonnances du duc d’Albe contre les hérétiques
  • Une amnistie générale libérait les prisonniers, annihilait les sentences de confiscation de biens depuis 1566 et biffait des registres les jugements en matière de religion.

Dans leur hâte de se réconcilier, les contractants cherchèrent à résoudre la question religieuse par une combinaison provisoire :

  • Le principe de la liberté de conscience serait de règle dans 15 provinces des Pays-Bas
  • Le catholicisme garderait une place prééminente
  • Les dissidents jouiraient de garanties sérieuses mais ne pourraient professer publiquement leur foi.
  • En Hollande et en Zélande, provinces indépendantes de la Généralité, le culte protestant régnerait publiquement et seul.

Ce modus vivendi boiteux avait rendu la conclusion de la Pacification possible, mais il n’allait pas tarder à la mettre en péril.

Règne de Philippe II