Jacob Jordaens
Jacob Jordaens est un peintre flamand né à Anvers le 19 mai 1593 et mort le 18 octobre 1678 à l’âge de 85 ans. Il est considéré comme l’un des plus grands maîtres de la peinture anversoise avec Rubens et Van Dyck.
L’homme
Fils aîné parmi les 11 enfants d’un marchand de draps anversois, Jordaens appartient à une famille bourgeoise aisée habitant dans l’une des rues les plus commerçantes de la ville. On sait peu de choses sur son enfance si ce n’est qu’il a probablement reçu une bonne éducation. A l’âge de 14 ans, il s’installe chez le peintre Adam Van Noort afin de se former à l’art de la peinture. Il y restera jusqu’en 1618, après avoir épousé, deux ans auparavant, Catherine, la fille aînée de son maître.
En famille, Jordaens mène une vie calme et heureuse, égayée par la naissance de 3 enfants. Sa rapide ascension artistique et sa renommée lui permettent d’acquérir une fortune assez considérable et une magnifique maison.
Jordaens ne quitte que rarement Anvers et ne fera jamais de voyage d’études en Italie comme le font la plupart des artistes de l’époque. Il reste néanmoins au contact de la peinture italienne qu’il étudie à distance et s’intéresse tout particulièrement aux œuvres de Caravage (peintre italien du 16e siècle qui donna son nom à un mouvement qui s’étendit à l’ensemble de l’Europe et surtout en Espagne et aux Pays-Bas).
Tout en poursuivant une activité indépendante, il est le principal collaborateur de Rubens avec qui il réalise de nombreux grands travaux décoratifs. Après le décès de ce dernier en 1640, Jordaens se trouve à la tête du plus grand atelier de peinture d’Anvers. Il forme de nombreux élèves qu’il emploie souvent comme aides afin de pouvoir honorer les nombreuses commandes qui affluent de toutes parts.
A la fin de sa vie, Jordaens se convertit au protestantisme mais continue néanmoins à décorer les églises catholiques. Il meurt d’une maladie mystérieuse appelée « polderkoorts » (fièvre des polders). Suite à sa conversion, il ne pourra être inhumé à Anvers ; sa dépouille sera transférée à Putte, village hollandais de la frontière.
Son style
Jordaens est purement flamand et trouve sa place dans le mouvement baroque. Il utilise des effets variés qui s’adressent aux sens pour atteindre un but moral. Parmi ses caractéristiques de prédilection, citons :
- Le caractère pictural du dessin où les techniques mises en œuvre sont multiples
- La prééminence accordée à l’expression du mouvement
- L’importance des courbes
- La mise en évidence des relations entre tous les protagonistes.
Sa peinture est un éclat de rire joyeux, s’élevant parfois à un lyrisme qui peut être grave mais qui reste toujours heureux. Il parvient à reproduire la saine joie de vivre qu’il possède lui-même à un haut degré. On peut dire de lui qu’il est le peintre épris des riches couleurs, des chairs épanouies et des amoncellements de victuailles.
Son style exubérant fera sa gloire.
Son œuvre
Jordaens est un portraitiste renommé mais il aime tout aussi bien peindre des sujets bibliques, mythologiques et allégoriques. Il se consacre également à la représentation de proverbes flamands. Quoique peintre inventif, il n’hésite pas à reproduire plusieurs fois un même sujet sous des formes différentes. Il en va ainsi de l’un de ses sujets les plus célèbres : Le Roi boit.
Le roi dont il s’agit ici n’est pas le monarque régnant du moment mais bien celui que le sort a désigné comme étant « le roi de la fève » le jour de l’Epiphanie. Il était d’usage, dès que l’heureux élu lève son verre, de crier à tue-tête « Le roi boit ». Jordaens a reproduit à maintes reprises le festin des rois dont la plus ancienne version date de 1620. Chaque version est d’une composition différente, multipliant les personnages truculents dans un banquet où chacun boit et mange goulument. Plusieurs personnages ont pour modèle des membres de la famille du peintre, parmi lesquels figure son beau-père, Adam Van Noot.
Le roi boit
1620 |
1638 |
1640 |
Jordaens est également dessinateur et utilise volontiers l’aquarelle et la gouache. Il est l’auteur de nombreux cartons de tapisserie qui seront tissés plusieurs fois aux 17e et 18e siècles.
Voici, pour le plaisir des yeux, quelques unes des œuvres les plus célèbres de l’artiste. Cliquez sur la vignette pour obtenir une plus grande image.
Date | Oeuvre | |
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? |
A la cuisine |
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1617 |
L’adoration des bergers |
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1625 |
La Sainte Famille |
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1625 |
Allégorie de la fécondité |
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1625 |
Satyre et le paysan |
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1625-30 |
Les quatre Evangélistes |
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1630 |
L’enfance de Jupiter |
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1630 |
Circé |
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1630-35 |
Ulysse et Popyphème |
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1638 |
Concert de famille |
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1640 |
Le vieil homme |
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1645 |
Bienvenu comme un chien dans la cuisine |
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1651-52 |
Le triomphe de Frédéric-Henri de Nassau |
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1656 |
Le Christ chassant les marchands du temple |
Contexte historique :