Les Belges, leur histoire ...

et celle de leur patrie, la Belgique

La monarchie constitutionnelle


Le 5 mai 1789, Louis XVI convoque les Etats Généraux à Versailles afin de leur faire voter les crédits dont le trésor a un besoin pressant. La convocation était accompagnée de bonnes nouvelles : le Tiers Etat aura autant de députés que le clergé et la noblesse réunis, et on votera par tête et non par Ordre.

Les attentes sont grandes et le peuple se demande si, enfin, on pourrait aller vers un peu plus d’égalité sociale.

Vers l’Assemblée Nationale Constituante

Mais Louis XVI ne jugea pas opportun d’accompagner sa demande d’impôts par de nouvelles réformes. Aussi le Tiers Etat manifesta-t-il son mécontentement et décida-t-il de continuer de siéger seul après la clôture de la session. Quelques jours plus tard, le grand orateur Mirabeau, noble élu dans le Tiers Etat, demanda aux membres de ce dernier de s’engager, par le Serment du Jeu de Paume, à donner une Constitution à la France. Le souverain ordonna aux ordres privilégiés (noblesse et clergé) de se joindre à lui.

Serment du Jeu de Paume
Serment du Jeu de Paume

Source : Encyclopédie Alpha, p. 463

A partir de ce moment, les Etats Généraux prirent le nom d’Assemblée Nationale Constituante (27 juin 1789)

Les premières violences

Pendant que l’Assemblée délibérait à Versailles, des meneurs excitaient le peuple de Paris. Un jeune journaliste de talent, Camille Desmoulins, entraîna la foule à l’assaut de la Bastille (14 juillet 1789), prison d’Etat qui symbolisait l’arbitraire du pouvoir absolu. A leur tour, les paysans assaillirent les châteaux des nobles pour s’affranchir de leurs redevances. La « grande peur » se propagea dans tout le pays, les nobles commencèrent à émigrer, et l’Assemblée vota, dans la nuit mémorable du 4 août, la suppression des privilèges de la noblesse et du clergé. De ce fait, tous les français étaient enfin égaux devant la loi.

Prise de la Bastille
Prise de la Bastille

Source : La Nouvelle Encyclopédie, p. 1376

Cependant, Paris souffrait de la cherté des vivres. Afin de remédier à la disette, la population marcha sur Versailles et ramena de force à Paris le roi et sa famille (octobre 1789).

L’Assemblée devint maîtresse de la situation.

  • Paris élut une municipalité
  • Elle créa une garde nationale dont La Fayette devint le chef
  • Des clubs politiques se formèrent à la suite des Droits de l’Homme proclamés par l’Assemblée
  • Camille Desmoulins, Hébert et Marat fondèrent des journaux révolutionnaires

La Fayette Desmoulins Hébert Marat
La Fayette 
Source : Wikipedia
Desmoulins 
Source : Wikipedia
Hébert 
Source : Wikipedia
Marat 
Source : Wikipedia

La Constitution de 1791

Les constituants votèrent d’abord une Constitution qui sépara les pouvoirs.

  • La monarchie de droit divin fut abolie et Louis XVI devint roi des Français. Il garda le pouvoir exécutif.
  • Une assemblée élue exerça le pouvoir législatif.
  • Il y eut, pour rendre la justice, une hiérarchie de tribunaux dont les juges étaient désignés par les citoyens

La Constitution de 1791 précisait en outre les points suivants :

Assignat
Assignat

Source : Wikipedia

  • La reconnaissance des libertés modernes en matière de presse, d’association, de cultes, plus connues sous le nom de Principes de 1789.
  • La refonte de l’administration : on remplaça les anciennes provinces par des départements divisés en municipalités.
  • Chacun fut astreint à payer l’impôt.
  • On libéra l’agriculture de ses droits féodaux, l’industrie de ses corporations et le commerce de ses entraves
  • L’Eglise devint nationale et soumise à l’Etat. A cette fin, les évêques et les curés devaient être choisis par les électeurs. Les congrégations religieuses devaient être supprimées. La plus grande partie du clergé refusa de se détacher de Rome en prêtant serment à la constitution civile. Ces prêtres furent appelés « réfractaires » et firent l’objet de persécutions.
  • Comme il fallait des ressources budgétaires et que les impôts ne rentraient pas, les biens du clergé furent nationalisés et mis en vente. Pour acheter ces biens, il fallait utiliser des assignats, sorte de papier-monnaie. Mais les assignats furent émis dans une telle quantité que leur valeur tomba à presque rien. Il en résulta une crise financière.

Louis XVI, qui se sentait prisonnier et que tourmentait la nouvelle organisation religieuse condamnée par le pape, tenta de prendre la fuite avec sa famille. Mais il fut reconnu à Varenne et ramené de force à Paris.

La Constituante se sépara le 30 septembre 1791, après avoir décidé qu’aucun de ses membres ne siègerait dans la nouvelle assemblée.

L’Assemblée législative

Journées de septembre
Journées de septembre

Source : Wikipedia

Cette nouvelle assemblée se laissa guider par le parti des Girondins, jeunes politiciens enthousiastes, sans expérience, mais orateurs vibrants et passionnés.

  • Elle se tourna d’abord contre Louis XVI parce qu’il opposait son véto aux décrets portés contre les prêtres réfractaires
  • Puis elle l’applaudit lorsqu’il fut forcé de déclarer, malgré lui, la guerre à l‘Autriche qui semblait de connivence avec les émigrés français.

Cette guerre amena la chute de la royauté et le triomphe de la révolution violente. Le 20 juin 1792, la foule envahit le palais des Tuileries et insulta le roi à la suite de l’échec que les Autrichiens venaient d’infliger en Belgique aux troupes françaises mal organisées. L’Assemblée vota alors la déchéance du roi qu’elle enferma dans le château du Temple avec toute sa famille.

Lorsque Verdun tomba aux mains des Prussiens commencèrent les sanglantes « journées de septembre » au cours desquelles les nobles et les prêtres qui se trouvaient dans les prisons de Paris furent massacrés.

A la suite de ces évènements, une assemblée républicaine fut élue : la Convention Nationale.

Révolution française