Les Belges, leur histoire ...

et celle de leur patrie, la Belgique

Conquêtes et expéditions


Très audacieux et opportuniste, Clovis ambitionnait d’exercer le pouvoir sur l’ensemble des territoires francs. Mais au moment où il accède au « pavois », la tribu des Francs Saliens comprend encore plusieurs branches dirigées par autant de chefs qui sont des parents de Clovis à des degrés divers. C’est ainsi que :

  • Clovis régnait sur Tournai
  • Rignomer régnait au Mans
  • Ragnacaire régnait à Cambrai
  • Cararic à Terouanne
  • Etc.

En fin stratège, Clovis se garda bien d’attaquer tout de suite ses parents saliens ; il va plutôt choisir de s’en faire des alliés pour entreprendre ses premières conquêtes. De même, en épousant une princesse rhénane en premières noces, Clovis s’assure également la paix avec les Francs Ripuaires.

Saliens et Ripuaires feront alliance pour confronter Syagrius, le voisin méridional.

Syagrius, le roi des Gallo-Romains, s’incline à Soissons

Alaric livre Syagrius à Clovis
Alaric livre Syagrius à Clovis

Clovis est âgé de 20 ans lorsqu’il décide de s’approprier le royaume de Syagrius.

A la tête de 6.000 hommes, il confronte les légionnaires de l’armée romaine près de Soissons. La victoire franque met Syagrius en fuite ; il trouvera asile auprès du roi des Wisigoths, Alaric qui n’hésitera pourtant pas à le livrer à Clovis.

Nonobstant la victoire de Clovis, les Gallo-Romains refusèrent de se soumettre aux Francs et continuèrent à se battre pendant une dizaine d’années. Clovis finit par les convaincre de se battre à ses côtés tout en leur permettant de conserver les us et coutumes afférents à l’armée romaine.

L’affaire du « Vase de Soissons »

Elle est attachée à ce conflit et nous donne un premier aperçu, d’une part, sur l’autorité du roi et, d’autre part, sur ses relations avec l’Eglise catholique. Nous reviendrons bien évidemment sur ces aspects particuliers.

Après chaque victoire, les Francs pillaient le pays conquis et particulièrement les églises qui possédaient des objets du culte en or et en argent, souvent ornés de pierres précieuses. De leur butin, les soldats formaient des lots à peu près égaux et les tiraient au sort entre eux.

Après une expédition, ils étaient réunis à Soissons pour procéder à un partage. Or, un évêque avait demandé à Clovis de lui restituer un vase d’une grande beauté et le roi, qui désirait lui être agréable, demanda à ses guerriers de lui attribuer ce vase en plus de sa part. La plupart d’entre eux acceptèrent mais un soldat voulait faire respecter la loi franque de l’égalité dans les partages et brisa le vase en disant à Clovis : « tu n’auras rien de plus que ce qu’un juste sort t’accordera ».

Clovis se tut mais décida de se venger.

Peu après, il convoqua tous les hommes en vue d’une expédition et examina si les armes étaient en bon état. S’étant arrêté devant celui qui avait brisé le vase, il lui dit que ses armes étaient mal entretenues. En même temps, il saisit la francisque du guerrier et la lança à terre. Le guerrier s’étant incliné pour la ramasser, Clovis leva sa propre francisque et lui fracassa la tête en disant « Voilà ce que tu as fait au vase de Soissons ».

 

Le vase de Soissons Vengeance de Clovis
Le vase est brisé 
Source : Nos Gloires – J-L Huens
La vengeance de Clovis 
Source : Le Moyen âge, cycle 3, p. 17

Conversion de Clovis et victoire contre les Alamans en 496

Clotilde
Clotilde

Source : Nos Gloires – J-L Huens

Baptême de Clovis
Le baptême de Clovis 

Source : Nos Gloires – J-L Huens

Clovis avait épousé en secondes noces Clotilde, une princesse burgonde chrétienne. La jeune reine s’était efforcée à plusieurs reprises de convertir son époux au christianisme mais Clovis avait refusé obstinément, désirant rester fidèle aux dieux de ses ancêtres.

A cette époque, les Alamans, autre peuplade germanique, lui disputaient la Gaule. Clovis défendit son nouvel Etat et rencontra l’ennemi à Tolbiac, près de Cologne.

Clovis sentit que ses guerriers fléchissaient ; il se souvint alors des conseils répétés de sa femme et il appela à son secours le Dieu qu’elle vénérait. Il promit que s’il gagnait la bataille il croira en Lui.

Clovis tint parole et se fit baptiser à Reims par Saint Remi, avec 3.000 de ses soldats. En le baptisant, l’évêque lui aurait dit : « Courbe doucement la tête, Sicambre, adore ce que tu as brûlé et brûle ce que tu as adoré ».

Par sa conversion, Clovis obtint le soutien de tout le clergé catholique de la Francia.

Clovis et les Burgondes (500)

Si l’on jette un coup d’œil à la carte, le royaume des Francs est maintenant entouré par 3 royaumes :

Royaume franc en 500
Le royaume des Francs

Source : http://www.fapage.com

  • Au Sud-Est, celui des Ostrogoths
  • Au Sud, celui d’Alaric, roi des Wisigoths
  • A côté, celui des Burgondes, scindé en 2 parties :
    • L’une dirigée par Gondebaud
    • L’autre dévolue à son frère Godégésile.

Après son mariage avec Clotilde (princesse burgonde), Clovis signe un traité d’alliance militaire avec Godégésile qui s’empresse de demander son aide lorsque Gondebaud menace d’entreprendre la conquête de son territoire. Clovis accepte.

Grâce au concours des légions romaines de Syagrius qui s’étaient engagées à combattre aux côtés des Francs, Clovis dispose maintenant d’une armée très importante. Elle entre en Bourgogne par le Nord tandis que Godégésile entre par la Savoie. Pris ainsi en tenaille, Gondebaud est vaincu et se réfugie en Avignon. Plus tard, il récupérera son royaume par traitrise, en assassinant son frère, mais en réussissant néanmoins à conclure un traité d’amitié avec Clovis.

Clovis attendra 5 ans avant d’entraîner Gondebaud dans une campagne contre les Wisigoths.

Les Wisigoths (507)

Les Francs et leurs alliés Burgondes affrontèrent l’armée d’Alaric II, roi des Wisigoths. Clovis tua Alaric en combat singulier au cours de la bataille de Vouillé, près de Poitiers. Tandis que les Wisigoths se replièrent en Hispanie, Clovis étendit son territoire jusqu’en Aquitaine.

Bataille de Vouillé
La bataille de Vouillé

Source : Wikipedia

Le temps était venu de s’occuper de la famille …

Désormais à la tête d’un grand territoire, Clovis ne tarda pas à ambitionner le pouvoir sur l’ensemble des terres franques. Pour arriver à ses fins, il n’hésitera pas à avoir recours à la ruse et au meurtre …

Le royaume de Cologne

Clovis, fit dire à Chlodéric, fils du roi des Ripuaires : « Ton père est vieux et boiteux. S’il venait à mourir, tu serais son héritier, grâce à l’appui de notre amitié ». Le prince reçut parfaitement le message et n’hésita pas à faire égorger son père. Peu après, il fut lui-même tué par des émissaires de Clovis.

Royaume de Clovis en 511
Le royaume franc à la mort de Clovis 

Source : http://his.nicolas.free.fr

Clovis se rendit ensuite à Cologne où il convoqua l’assemblée du peuple. Il l’informa des ignobles meurtres et se garda bien d’avouer le rôle qu’il y avait joué. Indigné et affligé, il suggéra alors au peuple de se mettre sous sa protection et de lui confier la direction du royaume. Après l’avoir écouté, les Francs ripuaires l’acclamèrent et le hissèrent sur un pavois pour en faire leur roi.

Les royaumes saliens

Tout à son ambition, Clovis va supprimer ses cousins saliens les uns après les autres :

  • Cararic, roi de Térouanne, et son fils furent faits prisonniers et tondus (la chevelure étant synonyme de puissance, avoir les cheveux coupés signifiait être exclu du trône). Comme ils menaçaient tous deux de se venger, Clovis les fit décapiter.
  • Clovis acheta les guerriers de Ragnacaire, roi de Cambrai, pour qu’ils le trahissent et le lui livrent. Il fut exécuté sans ménagement.
  • Le frère de Ragnacaire, Riquier, subit le même sort.
  • Rignomer, roi du Mans, fut exécuté à son tour.

Visiblement, le baptême de Clovis n’avait pas étouffé sa nature barbare …

Quoi qu’il en soit, ce grand monarque avait réussi à constituer un royaume allant du Rhin aux Pyrénées. Mais ce territoire lui appartenait à titre personnel et faisait donc partie intégrante de son héritage, à partager entre ses 4 fils …

Règne de Clovis