Les Belges, leur histoire ...

et celle de leur patrie, la Belgique

La Contre Réforme catholique

 

De son côté, l’Eglise catholique a pris conscience de ses faiblesses et de la nécessité d’arrêter l’hémorragie protestante. Elle instaure la « Contre-Réforme » qui poursuit un double objectif :

  1. Faire reculer le protestantisme
  2. Réorganiser l’Eglise et y rétablir la discipline

La papauté prend la tête de la Contre-Réforme avec Pie V, ancien inquisiteur d’une austérité de mœurs qui lui vaudra la canonisation. Il veille notamment à renforcer le pouvoir pontifical :

  • Epuration de la Ville Eternelle
  • Réorganisation du Sacré Collège
  • Désormais, les cardinaux sont choisis pour leur compétence et doivent périodiquement rendre compte au pape de l’état de l’Eglise dans leur région
  • Création d’un nouvel ordre par Ignace de Loyola : l’ordre de Jésus (les Jésuites). Cet ordre est organisé sur le modèle militaire pour reconquérir les âmes égarées en utilisant l’enseignement, la confession et la prédication. L’ordre de Jésus regagne au catholicisme l’Autriche, la Bavière et les Pays-Bas espagnols (Belgique actuelle).

Dans le même temps, une assemblée d’évêques, le Concile de Trente est convoquée (1545-1563) pour réaffirmer les principes de l’Eglise catholique :

  • Rejeter en bloc les idées protestantes et réaffirmer les dogmes catholiques au complet
  • Rétablir la discipline au sein de l’Eglise en extirpant les abus et en obligeant les évêques et les prêtres à remplir strictement leurs devoirs
  • Organiser l’instruction religieuse des fidèles en créant le catéchisme
  • Organiser l’instruction des prêtres par la création de séminaires dans les diocèses

 

Pie V Ignace de Loyola
Le pape Pie V 
Source : Wikipedia
Ignace de Loyola  
Source : Wikipedia

 

L’Inquisition, rattachée au pape sous le nom de Saint-Office, continue à pourchasser les hérétiques et à faire la chasse aux superstitions et à la sorcellerie.

La répression de la sorcellerie connaît son apogée aux 16e et 17e siècles. La fragilité de la condition humaine suscite la peur du diable, de l’enfer et une certaine crédulité par rapport aux phénomènes de magie.

La sorcellerie

Nemesis Carolina
Nemesis Carolina 

Source : Wikipedia

Elle est aussi vieille que l’humanité :

  • Depuis la nuit des temps, on utilise des divinités mauvaises pour nuire à son entourage
  • Avec le développement du christianisme, la pratique consiste à pactiser avec le diable dans le même but
  • L’humanité chrétienne est convaincue que le démon participe intimement à la vie spirituelle, matérielle et physique des humains et on lui attribue la responsabilité de tous les événements fâcheux dont la cause paraissait incertaine (intempéries, épidémies, épizooties, …)
  • Pour l’aider à nuire aux hommes, la croyance populaire lui prête une assistance « technique » : les sorcières ou, plus rarement, les sorciers

Les sorcières ont régulièrement fait l’objet de poursuites et de condamnations dont le nombre augmente considérablement :

  • La répression de la sorcellerie atteint son apogée entre 1550 et 1650
  • Le nombre de procès diminue à partir de 1650 et très peu sont postérieurs à 1700
  • Les dernières condamnations à mort pour crime de sorcellerie datent de 1679 en France
  • A partir du 18e siècle, la pratique des sortilèges connaît encore un certain succès mais, pour les magistrats, la sorcellerie n’est plus qu’un délit parmi d’autres
  • Dans les anciens Pays-Bas et dans les principautés de Liège et de Stavelot-Malmédy, la Nemesis Carolina (code de justice criminelle promulgué par Charles Quint en 1532) autorisait les cours de justice locales à arrêter, interroger et punir par le feu ceux et celles qui étaient suspectés de s’adonner à la sorcellerie.

Le contenu des accusations était stéréotypé :

  • Agissements occultes destinés à maléficier les hommes et les bêtes dans l’espoir de nuire et de provoquer la mort
  • Commerce charnel avec le diable
  • Participation aux sabbats
  • Utilisation de filtres et poudres pour nuire à son entourage

La procédure contre les sorcières est ouverte sur base de dénonciations et/ou de témoignages. Les inculpés interrogés étaient contraints aux aveux :

  • Sous l’effet de la torture ou par crainte d’avoir à la subir
  • Parce que la procédure d’interrogation finissait par développer chez les victimes un sentiment de culpabilité
Réforme et contre réforme