Les Belges, leur histoire ...

et celle de leur patrie, la Belgique

Chronique des événements en Gaule Belgique

 

Les écrits relatant les événements étant exclusivement d’origine romaine, et dans leur majeure partie rédigés par Jules César lui-même, il est permis de douter de l’objectivité des faits. Il convient donc de lire le déroulement des opérations avec circonspection …

Voici donc les différentes étapes « belges » de la conquête de la Gaule.

En 58 av. J.C.

Ayant appris les déboires des Helvètes, plusieurs tribus belges se concertèrent afin de mener une action préventive pour préserver leur territoire d’une éventuelle attaque romaine.

Informé par ses espions de ce complot, César décide de se diriger vers la Gaule Belgique et de combattre chaque peuple belge séparément avant que la coalition envisagée ne puisse être mise sur pied.

En 57 av. J.C.

Après avoir conquis facilement la Gaule Celtique en moins de 2 ans, César arrive en pays nervien.

Renforcés par des contingents d’Atrébates et de Viromanduens, les Nerviens avaient l’intention de se battre jusqu’au bout. Leur chef Boduognat avait placé ses hommes derrière la Selle, petite rivière qui se jette dans l’Escaut.

Sans laisser le temps aux Romains de se déployer, les cavaliers belges chargèrent l’ennemi, se retirèrent dans les forêts pour reparaître aussitôt une centaine de mètres plus loin. Cette attaque impétueuse réussit à mettre la confusion et la panique dans les rangs romains.

Malheureusement pour les Nerviens, l’arrivée sur le champ de bataille de trois légions romaines fraîches renversa complètement la situation.

Jules César décrit la scène de la manière suivante :

« Toutefois, l’ennemi poursuivit la lutte alors même qu’il ne lui restait plus guère d’espoir. Il montra un tel courage qu’au moment où les premiers étaient tombés, ceux qui les suivaient montaient sur leurs corps pour se battre. Et, quand ils tombaient à leur tour et que s’entassaient les cadavres, les survivants, comme du haut d’un tertre, lançaient des traits sur nos soldats et renvoyaient les javelots romains qui manquaient leur but. Devant pareil spectacle, il fallait admettre que cela n’avait pas été une folie de la part de pareils guerriers que d’avoir osé franchir une rivière très large, escalader une berge fort élevée et monter à l’assaut d’une position très forte. C’était à la portée de leur héroïsme ».

Bataille de la Selle

César écrit l'Histoire

Bataille de la Selle (Sabis)  
Source : Nos Gloires – J-L Huens

César écrit l’Histoire  
Source : Nos Gloires – J-L Huens


La bataille de la Sabis (la Selle) avait presque anéanti la tribu des Nerviens : de leurs 600 sénateurs, il n’en survécut que 3. Boduognat figurait parmi les victimes.

Quant aux Aduatiques, arrivés trop tard près des lieux du combat, ils rebroussèrent chemin et se réfugièrent dans leur forteresse d’Aduatica où César les captura et vendit 53.000 d’entre eux comme esclaves

Impressionnés par ces événements, Eburons, Morins et Ménapiens simulèrent la soumission à un vainqueur aussi inhumain.

Pour César, la conquête du territoire belge était terminée. Il ne tardera pas à déchanter !

En 56 av. J.C.

Réfugiés le long de la mer, dans un pays où les marécages alternaient avec les bois, les Morins et les Ménapiens tendaient sans cesse des embuscades aux légions romaines. Les colonies belges de Bretagne (Angleterre) témoignèrent de leur solidarité avec les continentaux en envoyant régulièrement des renforts.

César, irrité de l’audace de ces tribus belges, résolut de marcher contre elles mais, alors que ses soldats s’étaient dispersés pour trouver les rebelles dans les bois, les Belges sortirent de tous côtés de leurs refuges et assaillirent les Romains. Ce fut une défaite pour Jules César qui, dépité de son échec, aurait fait abattre les arbres de la forêt avec une rapidité incroyable.

Les Ménapiens
Les Ménapiens dans leurs forêts

En 55 av. J.C.

Une nouvelle opération est lancée chez les Morins  qui se soumettent, en apparence. Mais soumis ils l’étaient si peu qu’ils s’en sont pris aux soldats romains à leur retour d’une expédition en Bretagne. La tactique des Morins, consistant à se réfugier dans les marais fut impossible cette fois-ci car ceux-ci étaient justement à sec. L’arrivée de la cavalerie de César eut raison d’eux et ils tombèrent en grand nombre entre les mains des Romains.

César ordonna également une action punitive contre les Ménapiens qui, eux, purent échapper encore une fois à ses poursuites en se cachant dans l’épaisseur de leurs forêts. César fit cependant ravager les champs, couper les récoltes et brûler les habitations.

En 54 av. J.C.

Un mouvement de rébellion s’était levé chez les Trévires et chez les Eburons, las du joug romain. Indutiomar, chef des Trévires, s’allia avec Ambiorix, l’un des deux rois des Eburons, qui fut chargé du commandement militaire.

Les circonstances étaient particulièrement favorables : par suite de la très mauvaise récolte, Jules César avait dû disperser ses légions dans le pays. Ainsi présentes partout, les armées romaines ne dominaient en fait nulle part.

La révolte des Eburons débuta par l’attaque des 15.000 Romains cantonnés à Aduatica sous les ordres des légats Sabinus et Cotta. Tentant de récupérer les objets auxquels ils tenaient le plus, les légionnaires se firent massacrer par centaines.

  • Sabinus, voyant le peu de chance qu’il avait de se tirer de ce mauvais pas, essaya de traiter avec Ambiorix … mais le chef Eburon le perça d’un coup de javelot.
  • Le légat Cotta ne connut pas un sort meilleur : on le trouva mort parmi ses soldats.

Ambiorix

Dispersion des légions romaines

Ambiorix  
Source : Nos Gloires – J-L Huens

La dispersion des légions romaines  
Source : Wikipedia – Cristianio64/Coldeel


De son côté, Indutiomar le Trévire, un des adversaires les plus farouches de l’envahisseur romain, attaqua le camp de Labienus mais l’aventure tourna fort mal pour lui car il trouva la mort en voulant traverser la Meuse.

Quand Jules César apprit la défaite de ses deux lieutenants, il jura de se venger durement car il fallait absolument en finir avec ces Belges !

En 53 av. J.C.

Les coups portés à son armée par des adversaires de la valeur d’Indutiomar et d’Ambiorix avaient atteint le prestige de César alors que du côté des tribus rebelles la confiance redoublait.

Afin de réparer les lourdes pertes en hommes subies par son armée et de disposer de forces encore plus considérables qu’avant, César sollicita et obtint l’envoi de 3 légions supplémentaires, ce qui portait les effectifs de son infanterie à 10 légions.

La mort d’Indutiomar n’avait pas découragé le peuple des Trévires et le même état d’esprit régnait chez les Eburons. Une nouvelle coalition fut formée. Elle comprenait les Trévires, les Eburons, les Nerviens et les Aduatiques ; les Ménapiens avaient également promis leur concours.

  • César attaqua à l’improviste le territoire des Nerviens et s’acharna sur ce peuple en dévastant les terres, en pillant et en réduisant en esclavage un grand nombre de prisonniers avant de recevoir la soumission des dirigeants.
  • Animé d’un esprit de vengeance sauvage, César projetait d’exterminer complètement le peuple des Eburons auquel il ne pardonnait pas la duplicité de son chef Ambiorix. Afin d’isoler ce dernier, César résolut de soumettre tout d’abord les pays voisins.
  • Ayant déjà dompté les Nerviens, il allait s’en prendre maintenant aux Trévires et aux Ménapiens qui avaient conclu un pacte avec Ambiorix. Il utilisa les moyens les plus vils à l’égard de la population : incendies, razzia, rapts d’hommes, rafles de bestiaux…
  • César put maintenant assouvir son désir de vengeance et organiser son œuvre d’extermination des Eburons. Les 10 légions romaines procédèrent d’une manière systématique au sac du pays : les champs furent dévastés, les maisons pillées et incendiées et tous les habitants furent massacrés sans aucune pitié.

Campagne romaine en 53 AJC

Extermination des Eburons

La campagne de 53 avant J.C.  
Source : Wikipedia – Cristianio64/Coldeel

César extermine les Eburons  
Source : Nos Gloires – J-L Huens


Malgré l’extrême rigueur de la répression romaine, un certain nombre d’Eburons échappa au massacre. Ils réapparaîtront l’année suivante lors de la dernière campagne de César en Belgique.

Mortifié de n’avoir pu s’emparer d’Ambiorix, Jules César s’est bien gardé de mentionner sa fuite à l’étranger, vraisemblablement en Germanie. Persuadé que les Gaulois, terrorisés par l’extermination des Eburons, étaient désormais résignés à se plier à la domination romaine, il gagna l’Italie.

En 52 av. J.C.

Vercingétorix dépose les armes
Vercingétorix dépose les armes après Alésia

Source : Wikipedia

La plus grande anarchie régnait à Rome : les assassinats y étaient quotidiens et le plus grand désordre était entretenu par les clans rivaux attachés à César et à Pompée. Ces nouvelles pénétraient en Gaule et échauffaient les esprits.

Jugeant les circonstances favorables, les chefs de la Gaule décidèrent de se mettre sous le commandement de Vercingétorix, chef des Arvernes, afin d’empêcher César de rejoindre ses troupes restées en Gaule. Rapidement, une nombreuse armée fut mise sur pied à laquelle participaient également quelques tribus belges (Trévires, Morins et Nerviens).

La tentative de César de s’emparer de Gergovie, capitale des Arvernes, fut un échec et fit renaître l’espoir chez les Gaulois. Lorsque César opéra une retraite vers la Provincia Romana, Vercingétorix décida de lui couper la route. Le combat fut long mais le génie de César l’emporta.

Vercingétorix n’eut alors d’autre choix que de se replier dans la place forte d’Alésia où les vivres n’étaient pas suffisants pour un séjour prolongé de ses troupes. Plusieurs tentatives de jonction avec d’autres tribus gauloises ayant échoué, Vercingétorix dut se rendre pour sauver les hommes de son camp. Il sera gardé en captivité jusqu’au triomphe de César en 46 av.J.C.

En 51 av. J.C.

Malgré la reddition de Vercingétorix, la plupart des chefs gaulois n’avaient pas rangé leur épée. Parmi eux, Ambiorix l’Eburon. Les Gaulois envisageaient de livrer bataille en plusieurs points simultanément de façon à contraindre l’ennemi de diviser ses forces. Mais, une fois de plus, César avait été mis au courant et résolut de devancer la mise en œuvre du projet en agissant par surprise.

Après avoir maté les tribus rebelles, César dispersa ses légions sur tout le territoire de l’Eburonie. Comme précédemment, les Romains se livrèrent à la destruction, au pillage et au massacre des rares habitants échappés de l’extermination antérieure. Ambiorix réussit à nouveau à se soustraire à la vindicte de César, mais le nom de la nation des Eburons disparut de l’histoire de la Gaule. Un nouveau peuple germain allait venir s’établir dans cette région : les Tongres.

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A l’issue de cette dernière campagne, la Gaule était « pacifiée » : le génocide organisé par Jules César aura eu raison du courage des Belges. César put rentrer en Italie ...

Les Romains ne réussirent jamais à capturer Ambiorix !

La Conquête de la Gaule