Discours d'abdication d'Albert II
Le 3 juillet 2013, le Roi Albert II s’est adressé à la Nation pour lui faire part de sa décision d’abdiquer en faveur de son fils, le prince Philippe.
Voici le texte intégral de son discours.
Mesdames et Messieurs,
C’est avec émotion que je m’adresse à chacune et chacun d’entre vous aujourd’hui.
Je suis entré dans ma 80ème année, un âge encore jamais atteint par mes prédécesseurs dans l’exercice de leur fonction. Je constate que mon âge et ma santé ne me permettent plus d’exercer ma fonction comme je le voudrais. Ce serait manquer à mes devoirs et à ma conception de la fonction royale que de vouloir me maintenir en exercice à tout prix, sans être en mesure d’assumer pleinement mon rôle. C’est une question élémentaire de respect envers les institutions et envers vous, chers concitoyens.
Après 20 ans de règne, j’estime donc que le moment est venu de passer le flambeau à la génération suivante. Je constate que le prince Philippe est bien préparé pour me succéder. Il jouit, avec la Princesse Mathilde, de toute ma confiance. Au fil des années, notamment dans le cadre des missions économiques menées à l’étranger, le Prince Philippe a montré combien ses engagements envers notre pays lui tiennent à cœur.
Et par-dessus tout, avec le temps, j’ai appris que notre pays peut compter sur un atout extraordinaire, VOUS mes chers concitoyens ! Avec une population si riche de ses talents, de sa diversité, de son énergie, de sa générosité, l’avenir de notre pays est entre de très bonnes mains !
C’est donc avec sérénité et confiance, que je vous fais part de mon intention d’abdiquer ce 21 juillet 2013, jour de notre fête nationale, en faveur du Prince héritier, mon fils Philippe.
Mesdames et Messieurs, tout au long de mon règne, une conviction profonde a guidé ma conception de la fonction royale. Le rôle du Roi des Belges et sa légitimité est de se mettre au service de la démocratie et de ses concitoyens, seuls titulaires de la souveraineté.
A cet égard, l’institution royale doit continuer à évoluer avec son temps.
Comme de coutume, je m’adresserai encore à vous le 20 juillet prochain, et je participerai avec la Reine et les nouveaux Souverains aux cérémonies du 21 juillet.
Je souhaite déjà vous dire que ce fut pour moi un honneur et une chance d’avoir pu consacrer une large partie de ma vie au service de notre pays et de sa population. La Reine Paola et moi n’oublierons jamais tant de liens chaleureux tissés avec toute la population durant ces 20 dernières années.
Nous vous remercions pour la confiance que vous nous avez témoignée, pour vos gestes de sympathie et de soutien, même empreints parfois de quelque critique. Sachez cependant que vous nous avez toujours été très chers. Nous gardons dans notre cœur le souvenir de nombreuses rencontres dans des moments joyeux, mais aussi lors de grandes épreuves.
Bien entendu, la fin de mon règne ne signifie pas que nos chemins maintenant se séparent. Bien au contraire !
Meine Damen und Herren,
In unserem Herzen bewahren wir Erinnerungen zahlreicher sehr glücklicher Momente, aber auch sehr schwerer Prüfungen.
Das Ende meiner Regierungszeit bedeutet natürlich nicht, dass sich unsere Wege trennen. Ganz im Gegenteil !
Es lebe Belgien ! Vive la Belgique !