… et un roi colonisateur
Au milieu du 19e siècle, le centre de l’Afrique restait encore mystérieux. On avait installé des comptoirs à certains points de la côte mais on ne connaissait presque rien du continent lui-même. Y entrer était dangereux : c’était un haut plateau, habité par des peuplades sauvages et où régnait un climat torride très différent du climat belge. Les blancs hésitèrent longtemps avant de s’y engager.
Livingstone, un missionnaire écossais, fut le premier à pénétrer au cœur de l’Afrique.
En 1874, Stanley, journaliste américain, né Anglais, partit de Zanzibar à la recherche de Livingstone dont on n’avait plus de nouvelles. Il le retrouva, malade, près du lac Tanganyika et s’offrit à le ramener en Europe. Le missionnaire refusa. Alors Stanley s’embarqua sur un cours d’eau et après 2 ans arriva à la côte atlantique. Il avait descendu un grand fleuve, entrecoupé de chutes et de rapides, dont on ne connaissait que l’embouchure : le Congo. L’Afrique venait d’être traversée dans toute sa largeur.
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| Livingstone Wikipedia |
Stanley Wikipedia |
Le voyage de Stanley Ancien manuel scolaire |
Ces premières explorations révélèrent au monde la condition misérable des habitants de l’Afrique centrale, cruellement traités par des marchands d’esclaves arabes, traquant la population noire mal armée pour la vendre sur différents marchés. Ce commerce infâme, souleva d’indignation tous les peuples civilisés.
En 1876, Léopold II réunit à Bruxelles une conférence internationale de géographes et de géologues pour entreprendre l’exploration de l’Afrique et y implanter la civilisation. Cet organisme prend le nom d’Association Internationale Africaine, adopte un drapeau bleu étoilé d’or et choisit comme président Léopold II lui-même.
Acte de cession du Congo à la Belgique
Source : 150 ans d’expansion
et de colonisation, p. 55
Celui-ci se met immédiatement en rapport avec Stanley et le charge d’entreprendre une seconde exploration dans le bassin du Congo.
Il faudra 2 ans pour traverser les Monts de Cristal et amener 5 petits bateaux à vapeur au-delà des cataractes du Bas-Congo. L’annexion du territoire peut alors commencer : plus de 500 traités sont signés avec des chefs indigènes, ce qui permit de disposer de documents à présenter aux grandes puissances. Celles-ci, réunies à la Conférence de Berlin en 1885, après de longues et habiles négociations, acceptèrent la création de l’Etat indépendant du Congo, sous la souveraineté de Léopold II.
Toutefois, de nombreux sénateurs et députés belges ne voulurent à aucun prix que la Belgique intervienne dans cette entreprise, persuadés qu’ils étaient que le pays s’y ruinerait. Ce ne sera qu’en 1908, un an avant sa mort, que le roi réussira à vaincre l’hostilité du Parlement et qu’une loi décidera d’accepter le Congo comme colonie de la Belgique. Satisfait, Léopold II dira :
« La plus grande satisfaction de ma vie a été de donner le Congo à la Belgique. Le Congo est plus riche que vous ne croyez. Le devoir d’un souverain est d’enrichir la nation. C’est là sa véritable mission ».