Le premier roi des Belges
Les Belges offrent la couronne
au duc de Nemours
Source : La Belgique centenaire, p. 141
L’élection d’un roi se fait ressentir de manière pressante et, après les conditions défavorables des protocoles du 20 janvier, beaucoup estiment que leurs intérêts seraient mieux défendus sur la scène internationale s’ils avaient un roi.
Mais la recherche d’un roi n’est pas une chose facile car elle doit obéir à des règles diplomatiques complexes.
Le 3 février 1831, le Congrès National se prononce en faveur du duc de Nemours, fils du roi de France.
Le 21 février, le roi Louis-Philippe, craignant des complications internationales, refuse le trône pour son fils tout en exprimant sa reconnaissance à la délégation belge pour l’honneur rendu.
Pendant la semaine qui suit le refus français, le désarroi est absolu :
- Le Congrès National persiste dans son refus d’accepter les protocoles de janvier et lutte seul contre toute l’Europe
- Guillaume 1er entretient à la frontière une armée sur pied de guerre
- Dans les provinces, l’indiscipline est grande, la vie économique nulle et l’opinion publique vit dans un état de surexcitation continuelle.
Le Congrès décide alors de nommer temporairement un régent et, le 24 février, confère cette dignité à son président, Erasme-Louis, baron Surlet de Chokier.
Joseph Lebeau, ministre des Affaires Etrangères, propose alors le prince Léopold de Saxe-Cobourg-Gotha et reçoit l’assentiment des Puissances car ce candidat présente toutes les qualités de neutralité :
- Il a participé à la bataille de Leipzig contre Napoléon en tant que colonel dans les rangs de l’armée russe
- Il est en bons termes avec Vienne
- Il est naturalisé britannique et est veuf de la princesse héritière d’Angleterre (Charlotte)
- Il se dispose à épouser une princesse de la Maison d’Orléans.
Surlet de Chokier La Belgique centenaire, p. 142 |
Léopold de Saxe-Cobourg-Gotha Histoire de la Belgique en mots et en images, p. 151 |
Le prince Léopold, quant à lui, subordonne son acceptation à la reconnaissance, par les Belges, des protocoles du 20 janvier sur les bases de la séparation. Le Congrès hésite pendant plusieurs semaines mais finit par céder.
Le 4 juin 1831, le Congrès National lui attribue le trône de Belgique.
Le 21 juillet 1831, Léopold 1er prête le serment requis par la Constitution belge.
Prestation de serment de Léopold 1er
Source : Bruxelles, où est le temps, p. 24
Les Belges ont enfin planté leurs racines dans un sol fertile qu’ils appellent avec fierté « la Patrie ». La Belgique, Etat indépendant et souverain, est née et va suivre sa destinée avec son lot de joies et de tristesses. Mais les Belges vont y faire face avec toute l’énergie qui les caractérise. Restez avec nous et poursuivez la lecture de leurs nouvelles « aventures ».