Les Belges, leur histoire ...

et celle de leur patrie, la Belgique

La résistance s’organise … mais Joseph II persiste et signe

 

A partir de 1787, le climat se détériore et la révolte gronde dans la plupart des régions du pays. Elle est étouffée par quelques concessions mais elle marque néanmoins le début d’une longue agitation.

Deux groupes distincts dans leurs aspirations animèrent la résistance à l’Autriche :

  • Le premier était dirigé par Jean-François Vonck, avocat au Conseil de Brabant. Calme, modeste, il était favorable aux idées des philosophes français. Il restait cependant très attaché à la Joyeuse Entrée, aux privilèges des Etats, de la noblesse, du clergé. Les réformes brutales de Joseph II, ses procédés autoritaires l’alarmaient. Il voyait dans le monarque un logicien trop abstrait et un étranger dont il convenait de se défier. Ses partisans comprenaient quelques nobles, des négociants, des avocats, des officiers et un petit nombre de prêtres.
  • Le second groupe était dirigé par l’avocat bruxellois Henri Van der Noot appartenant à une famille patricienne. Il connaissait à fond les privilèges du Brabant et de Bruxelles. Défenseur de la tradition, du régionalisme, il avait l’appui du clergé, des métiers, des Serments et de la populace. Son meilleur ami était un ecclésiastique, le chanoine van Eupen.

 

Vonck Van der Noot
Jean-François Vonck  
Source : Quand la Belgique était autrichienne, p. 145
Henri Van der Noot  
Source : Pourquoi pas toute l’histoire 
de la Belgique, p. 80

 

Van der Noot et Vonck fondèrent ensemble un Comité patriotique, soi-disant pour le maintien de l’ordre, mais en réalité parce qu’ils considéraient que l’article 56 de la Joyeuse Entrée leur donnait le droit d’organiser la résistance contre un prince violateur de ses serments d’inauguration.

  • Pour avoir des fonds, ils mirent en circulation des listes de souscription
  • Le Comité fit circuler dans toutes les provinces des pamphlets, des caricatures et des chansons satyriques
  • Il enrôla des volontaires parmi les membres des Serments et leur donna des uniformes.
Uniformes sous la révolution brabançonne
Uniformes sous la révolution brabançonne

Source : Bruxelles, où est le temps, p. 258/p>

De son côté, Vonck avait perfectionné l’organisation d’une société secrète dite Pro Aris et Focis (pour les autels et les foyers). Un comité directeur dirigeait les travaux des enrôlés, lesquels, agissant sous des noms d’emprunt, ne se connaissaient pas réciproquement. Le but de l’association était d’organiser la résistance armée dans les Pays-Bas.

Joseph II
Joseph II  

Loin de fléchir aux causes profondes de l’opposition qu’il rencontrait, Joseph II accentua son despotisme. Il annonça aux Etats de Brabant sa volonté de réformer la Joyeuse Entrée et réclamait de ces Etats :

  • La suppression du droit de véto du Tiers
  • La concession d’un subside perpétuel
  • Le droit de libre promulgation des lois
  • L’établissement de la nouvelle organisation judiciaire.

Devant le refus des Etats, l’empereur :

  • Cassa les Etats de Brabant
  • Supprima leur députation permanente
  • Supprima le Conseil de Brabant
  • Annula la Joyeuse Entrée
Révolution brabançonne