La Belgique devient une puissance coloniale
La campagne de dénigrement ne tarda pas à compromettre gravement la situation diplomatique de l’Etat Indépendant du Congo. Pour sauver l’œuvre du roi, les Chambres votent la reprise du Congo par la Belgique le 20 août 1908 et, le 15 novembre l’annexion est opérée de manière solennelle.

Acte de cession du Congo à la Belgique
Source : Chronologie de la Belgique de 1830 à nos jours, p. 108
Organisation politique
La Belgique hérite donc d’une colonie où elle devra redresser une situation chaotique en supprimant :
- Le régime domanial
- Le travail forcé
- La Fondation de la Couronne
Elle administre la colonie de manière classique.
En Belgique
- Le ministère est augmenté d’un département des Colonies
- Un Conseil colonial est composé de 14 membres.
Une charte coloniale spécifie que le Conseil colonial déposera ses projets de loi sur le bureau de la Chambre. S’ils ne provoquent pas d’observations, ils acquièrent force de loi au bout d’un certain temps.
- Le pouvoir législatif est dévolu au roi :
- sur proposition du Ministre des Colonies, il prend les décrets.
- Le Parlement belge vote le budget et contrôle les adjudications des travaux publics.
- Le pouvoir exécutif est exercé par :
- Le roi
- Le Ministre des Colonies
- Le gouverneur général qui séjourne au Congo
- Le pouvoir judiciaire appartient aux tribunaux et cours d’appel composés uniquement de Blancs. Des tribunaux indigènes jugent les infractions légères et les contestations survenues entre les Noirs.
Au Congo, le gouvernement local comprend :
- Un gouverneur général
- Des gouverneurs de vastes provinces
- Des commissaires généraux
- Des commissaires de district
- Des administrateurs territoriaux
- Des agents
La population indigène
Elle conserve ses chefs qui veillent au respect des coutumes locales et au droit de libre récolte.
Le nouveau régime mis en place améliore considérablement les conditions de travail des Noirs et met fin aux campagnes de presse.
Les agents de l’œuvre civilisatrice

Les missionnaires
Source : La Belgique, société et culture
depuis 150 ans, p. 264
Les hommes chargés de civiliser le centre de l’Afrique appartiennent à 3 catégories :
- Les officiers
- Les fonctionnaires et les médecins
- Les missionnaires
Les officiers
Les stations militaires parsemées dans la brousse encouragent rapidement les indigènes à venir y chercher aide et protection.
Les fonctionnaires et les médecins
- Recrutés au début d’une manière parfois empirique, les fonctionnaires sont en général des éléments de grande valeur. En 1920, leur formation sera prise en charge par l’Ecole Coloniale Supérieure d’Anvers qui deviendra successivement l’Université Coloniale (1923) et l’Institut Universitaire des Territoires d’Outre Mer (1949)
- Les médecins, de leur côté, ont la faculté de se préparer aux spécialisations africaines dans divers centres, notamment à l’Institut de Médecine Tropicale à Anvers.
Les missionnaires

Premier hôpital de Léopoldville
Source : Chronologie de la Belgique
de 1830 à nos jours, p. 108
En Belgique, les ordres religieux ont toujours été portés vers l’apostolat des missions. Dès le début, les Pères Blancs, les Pères de Scheut, les Pères Jésuites, les Frères de la Charité ainsi que de nombreux ordres féminins se sont embarqués pour l’Etat du Congo. Tous ces agents de la colonisation se sont trouvés en présence de populations bien douées mais craintives, pourchassées jadis par des tribus guerrières et encore traquées par des marchands d’esclaves. Périodiquement, elles sont décimées par la famine ou par des épidémies.
Sur place, il a fallu affronter les grands maux de la race africaine :
- Le fétichisme
- Le cannibalisme
- Les mutilations
- L’ivresse provoquée par les fumées du chanvre
- La maladie du sommeil
- La tuberculose
- La malaria
- La variole
- La lèpre