Les Belges, leur histoire ...

et celle de leur patrie, la Belgique

L’ambition de Léopold II

 

Rencontre de Stanley et de Livingstone
Rencontre de Stanley et de Livingstone

Source : 150 ans d’expansion et  
de colonisation, p. 26

Déjà avant son accession au trône, Léopold II pressent tout l’avantage qu’il pourrait y avoir pour la Belgique à prendre pied en Afrique avant que l’appétit des grandes puissances voisines ne se déchaîne. La tâche sera délicate car il s’agit de ne pas éveiller les soupçons.

Alors que Léopold II réfléchit et élabore des plans, un certain Henry Stanley, journaliste américain d’origine anglaise, part à la recherche d’un missionnaire anglais David Livingstone dont on était sans nouvelles depuis qu’il était parti explorer le cours supérieur du fleuve Congo. En 1871, après plus de 8 mois de caravane et d’aventures périlleuses, la mission est accomplie, les deux hommes se présentent l’un à l’autre et voyagent ensemble pendant 28 jours.

Léopold II trouve dans les articles de Stanley la confirmation de ses aspirations colonisatrices et estime qu’il est temps de mettre ses projets à exécution.

  • Le 12 septembre 1876, il réunit à Bruxelles une Conférence internationale de Géographie réunissant des savants et des explorateurs. La Conférence se fixe comme objectif de rechercher la méthode la plus favorable à l’accès de la civilisation en Afrique afin d’ouvrir ce continent au commerce et d’y lutter contre le trafic des esclaves. Au terme de 4 jours de débats, les participants décident de confier à un nouvel organisme, l’Association Internationale Africaine (AIA), la mise en œuvre de leurs conclusions.
  • Aussitôt, divers comités nationaux se mettent au travail avec, bien sûr, des arrière-pensées politiques. Le comité belge organise pour sa part 5 expéditions qui se heurtent à de grandes difficultés.

Association Internationale Africaine
L’Association Internationale Africaine


Au retour de Stanley d’une nouvelle expédition en Afrique, Léopold II l’invite à rejoindre l’AIA. Stanley, préférant chercher des appuis dans les milieux commerciaux et politiques britanniques, refuse l’offre du roi. Toutefois, après 6 mois de démarches vaines en Angleterre où il ne rencontre que scepticisme et méfiance, il se résout à reprendre contact avec le palais royal de Bruxelles. Il signe 2 contrats :

  • Un contrat de 5 ans avec le roi
  • Un contrat de 2 ans avec un organisme nouveau, exclusivement belge, le Comité d’Etudes du Haut-Congo.
Savorgnan de Brazza
Savorgnan de Brazza

Source : Wikipedia

De 1879 à 1884, Stanley, aidé d’un groupe de pionniers parmi lesquels figurent de nombreux Belges, va explorer méthodiquement la région du Congo inférieur. A cet effet, une petite flottille de 5 steamers démontables, battant pavillon azur étoilé d’or, part de Banana le 31 août 1879.

Les résultats des opérations sont très satisfaisants. En 5 ans :

  • 30 postes sont fondés, dont celui de Léopoldville (future Kinshasa)
  • Une route est tracée afin de permettre l’acheminement à dos d’hommes, des pièces détachées des steamers qui seront mis à l’eau à Léopoldville à l’endroit où le fleuve devient navigable
  • Pendant l’exploration du pays, plus de 500 traités sont signés avec des chefs indigènes. Il s’agit de traités de suzeraineté et de commerce qui accordent le droit d’occuper le pays et d’y planter le drapeau bleu étoilé d’or.

Toute cette œuvre est menée avec discrétion et rapidité car :

  • Les Français ont chargé un explorateur, Savorgnan de Brazza, de marcher vers le Congo inférieur, par le Nord-Ouest
  • Les Portugais, appuyés par l’Angleterre, font valoir sur le Congo inférieur des droits historiques périmés.
Congo belge