Les Belges, leur histoire ...

et celle de leur patrie, la Belgique

Vers l’indépendance

 

Premier diplômé congolais à Lovanium
Premier Congolais diplômé à Lovanium

Source : 150 ans d’expansion et de colonisation, p. 82

Si les Belges acceptent de faire participer les Africains à la gestion des affaires locales, ils sont cependant plus réticents à former des élites susceptibles d’exercer des droits politiques. Et, de fait, le système éducatif a été minutieusement canalisé dans ce sens :

  • Les missions sont chargées d’instruire et d’évangéliser dans le cadre d’écoles primaires et de séminaires
  • Le premier enseignement secondaire laïc accessible aux indigènes n’est créé qu’en 1954
  • C’est aussi en 1954 que s’ouvre la première université catholique à Lovanium près de Léopoldville
  • Et, 2 ans plus tard, la première université d’Etat sera ouverte à Elisabethville.

Jusqu’en 1958, le calme règne dans la colonie belge en pleine expansion économique.

Mais soudain, un mouvement nationaliste émerge et ne tarde pas à se radicaliser : le Mouvement National Congolais, dirigé par Patrice Lumumba, réclame la libération du peuple congolais. A l’instar de ce qui se passe dans plusieurs pays africains, l’indépendance commence à être revendiquée de toutes parts.

En 1959, l’agitation gagne toutes les couches de la population :

  • En janvier, de violentes émeutes éclatent à Léopoldville. Ecoles, missions et magasins sont saccagés ; l’intervention des forces de l’ordre fait 200 victimes africaines
  • Au cours des mois suivants, les partis politiques qui se sont créés entre-temps, exigent l’indépendance immédiate
  • Dans le Bas-Congo, la population se rallie à la seule autorité d’un chef de parti, Joseph Kasavubu.
  • Réagissant dans le prolongement des émeutes de janvier, le roi Baudouin proclame la volonté de la Belgique de « conduire la population congolaise à l’indépendance ».
  • De son côté, le gouvernement belge entend éviter d’alimenter le conflit et décide d’accélérer la marche vers l’indépendance en concertation avec les Congolais.

En janvier 1960, une conférence belgo-congolaise dite de la Table Ronde s’ouvre à Bruxelles. Elle fixe au 30 juin suivant l’accession à l’indépendance. Malgré le délai extrêmement serré, le calendrier est respecté.

Les Chambres, élues en mai, désignent :

  • Joseph Kasavubu comme chef de l’Etat
  • Patrice Lumumba comme Premier Ministre.

Baudouin 1er Kasavubu Lumumba Conférence belgo-congolaise
Baudouin 1er 
Encyclopédie Alpha, p. 740
Joseph Kasavubu   Patrice Lumumba   Conférence belgo-congolaise dite de la Table Ronde 
150 ans d’expansion et de colonisation, p. 82 


L’indépendance est proclamée à Léopoldville le 30 juin 1960. Le roi Baudouin, dans son discours, dresse un bilan positif de l’œuvre belge au Congo. Dans la foulée du discours royal et bousculant le protocole, Patrice Lumumba se lance dans un violent réquisitoire où il s’étend sur les nombreuses souffrances que les Belges ont inculquées aux Congolais.

Mais le chaos ne tarde pas à s’installer dans la jeune République du Congo :

  • Quelques jours après l’indépendance, de violents incidents éclatent et la Belgique doit évacuer ses ressortissants.
  • De son côté, la province du Katanga fait sécession le 11 juillet 1960 sous la direction de Moïse Tshombé.
  • Profitant des désordres, le chef de l’armée, le colonel Joseph Mobutu s’empare du pouvoir en septembre
  • Lumumba est arrêté, emmené au Katanga où il sera exécuté en janvier 1961.

Tshombé Mobutu
Moïse Tshombé  
150 ans d’expansion et de colonisation, p. 82
Joseph Mobutu 
Chronologie de la Belgique de 1830 à nos jours, p. 266


Le destin de l’Etat souverain du Congo est en marche ; il devra faire face à bien des vicissitudes …

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