Les succès de l’Axe (1939-1942)
Petit à petit, les forces de l’Axe déploient leur stratégie tout en maintenant le conflit sur le continent européen.
L’invasion de la Pologne
La chute de Varsovie
Source : Wikipedia
Ravagée par l’aviation et surprise par la guerre éclair (Blitzkrieg) menée par les divisions blindées allemandes, la Pologne est mise hors de combat en 4 semaines. Les ennemis répandent la terreur dans les villages, brûlant au lance-flammes ceux qui sont supposés résister. La population paniquée s’enfuit sur les routes ; le pays entier est désorganisé.
Après la chute de Varsovie, le pays est partagé, le 28 septembre, entre l’Allemagne et l’URSS, conformément aux termes du Pacte de non agression. La Pologne a cessé d’exister comme Etat !
Les Allemands créent dans leur zone d’occupation un gouvernement qui accorde la citoyenneté allemande à 600.000 personnes s’exprimant en allemand ; les autres sont exclues de toutes les fonctions publiques et ne peuvent posséder de biens. Les Polonais, qui n’ont plus de patrie, ne sont plus protégés par la loi et vont subir la terreur instaurée par les nazis. Les Juifs de Pologne sont arrêtés et déportés dans les camps de concentration.
Dans les pays baltes
Afin de retrouver ses anciennes frontières et de créer un glacis entre elle et l’Allemagne, l’URSS occupe l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie.
Dans les pays nordiques
Les Finlandais combattent dans la neige
Source : La Deuxième Guerre mondiale racontée
aux enfants, p. 15
Les Finlandais ayant refusé de céder à Moscou les bases militaires qu’elle réclamait, l’armée Rouge envahit la Finlande le 30 novembre 1939. Surprise par une couche de neige d’1,50m et par une température de -30°C, l’armée russe tombe dans les pièges à chars et se fait décimer par les mitrailleuses sous abri. Toutes les attaques russes sont repoussées jusqu’au 1er février, date à laquelle les soviétiques bénéficient pour la première fois de chars lance-flammes. Le 11 février, les Finlandais sont vaincus.
Les Alliés décident de rassembler un corps expéditionnaire pour occuper la Norvège et couper aux Allemands la route du fer suédois. Mais les Allemands avaient été informés des préparatifs des Alliés et veulent les battre de vitesse. En route vers la Norvège, les Allemands envahissent le Danemark. Le roi, surpris au lit, ne peut qu’accepter de placer son pays « sous la protection de l’Allemagne ». En 4 heures, l’armée allemande occupe le petit royaume et peut poursuivre sa progression vers le Nord. Hitler avait gagné la course de vitesse.
Les combats sont âpres mais la supériorité aérienne allemande rend les positions alliées impossibles à tenir. L’expédition est un échec. Hitler peut maintenant utiliser la Norvège pour organiser des bases navales et aériennes d’attaque vers l’Angleterre.
Un intermède : la « drôle de guerre »
Après la déclaration de guerre envoyée par la France à l’Allemagne, les armées ennemies se font face le long de 2 lignes fortifiées :
- La ligne Maginot, ligne de fortifications et de défense construite par la France le long d’une partie de ses frontières avec la Belgique, le Luxembourg et l’Allemagne. Elle devrait empêcher une attaque-surprise venant de l’Allemagne et permettre en même temps à la France de mobiliser tout en restant à l’abri. Par ailleurs, les bassins industriels et les mines d’Alsace et de Lorraine seraient protégés.
Mais, la frontière Nord, du côté belge, est insuffisamment garnie ainsi que la vallée de la Meuse à Sedan. En fait, l’état-major ne croit pas du tout à une attaque dans les Ardennes où les routes sont très étroites et sinueuses à travers le massif forestier.
- La ligne Siegfried (Westwall), ligne de défense allemande construite face à la ligne Maginot pour intimider et dissuader l’adversaire d’intervenir pendant les opérations militaires prévues à l’Est. Elle comprend des pièges pour les tanks et un système complexe de bunkers. Ses fortifications sont réputées comme étant inexpugnables.
Ligne Maginot Wikipedia |
Ligne Siegfried |
De septembre 1939 à mai 1940, les 2 armées attendent l’offensive dans leurs retranchements. Les soldats mobilisés s’ennuient dans les lignes de la « Drôle de Guerre » où il ne se passe rien, où personne ne bouge et que les Allemands appellent la « Guerre assise ». Un certain découragement s’empare des combattants …
L’offensive à l’Ouest
Le 10 mai 1940, les troupes de la Wehrmacht se ruent sur la Hollande, la Belgique et la France, évitant par cette manœuvre de se heurter à la ligne Maginot.
La guerre en Hollande
Incapable de résister à la poussée des envahisseurs, la petite armée hollandaise est vaincue en moins d’une semaine. L’intervention d’une division alliée est repoussée et, sur le point d’être encerclée, la Hollande n’a d’autre choix que de capituler (15 mai).
La guerre en Belgique
L’invasion de mai 1940
Source : La Deuxième Guerre mondiale
racontée aux enfants, p. 25
Tandis que les avions de la Luftwaffe surprennent l’ensemble des aérodromes et y détruisent la petite aviation belge, 50 divisions nazies attaquent à la fois par le Limbourg et par le Luxembourg. Les troupes françaises et britanniques pénètrent immédiatement en Belgique pour se joindre à l’armée belge mais elles courent à l’échec. Les troupes allemandes traversent la forêt des Ardennes, que les dirigeants alliés croyaient infranchissable, avec pour objectif de franchir la Meuse puis de se ruer vers la mer, dans le but de couper en deux l’ensemble des armées alliées.
De reculs en replis, l’armée belge se reporte derrière la Lys où s’engage une grande bataille de 4 jours. Mais les forces nazies finissent par traverser la rivière. Attendant en vain de nouveaux secours des Alliés et, sur le point d’être encerclé, le roi Léopold III doit capituler le 28 mai 1940.
La résistance aura duré 18 jours !
Pour plus d'infos, voir : La Belgique dans la Deuxième Guerre mondiale
La campagne de France
Après avoir fait sauter la charnière de la Meuse à Sedan, les « Panzertruppen », au lieu de foncer sur Paris, pivotent vers le Nord-Ouest et atteignent la mer le 21 mai. Coincés dans la poche de Dunkerque, quelque 350.000 Anglais, Français et Belges sont évacués par les navires anglais (2-4 juin 1940) en abandonnant leur matériel.
Le 14 juin, les chars allemands entrent à Paris. Le gouvernement, réfugié à Bordeaux, démissionne après avoir remis les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Estimant la lutte devenue inutile faute d’hommes et de matériel suffisants, ce dernier sollicite un armistice qui est signé le 24 juin.
L’armistice prévoit 2 modifications territoriales importantes :
- L’Alsace-Lorraine est d’ores et déjà rattachée à l’Allemagne
- La France est divisée en 2 zones :
- Au Nord, la zone d’occupation avec Paris comme résidence du gouvernement allemand. Cette zone comprend également tous les ports de l’Atlantique et représente les ¾ du territoire français.
- Au Sud, la zone libre avec Vichy comme siège du gouvernement Pétain. Elle représente ce qui reste de la France indépendante.
A Londres cependant, des Français refusent la défaite, et le Général de Gaulle, par l’appel du 18 juin, invite tous les militaires à poursuivre la guerre et à le rejoindre en Angleterre.
La France est divisée en 2 zones Wikipedia - rama |
De Gaulle à Londres Encyclopédie Alpha, p. 2793 |
L’Italie entre en guerre
Le 10 juin 1940, l’Italie déclare la guerre à la France et à l’Angleterre. Un deuxième front se crée dès lors au Sud de la France dont la situation se détériore encore un peu plus.
La bataille d’Angleterre
L’Angleterre est désormais seule contre les puissances de l’Axe. Mais plusieurs gouvernements européens se sont réfugiés à Londres et, avec l’aide des volontaires qui commencent à affluer, il n’est pas tout à fait sot de rêver à une victoire …
Après avoir vaincu la France, Hitler s’imaginait pouvoir s’approprier l’Angleterre avec la même rapidité. C’était compter sans la ténacité britannique galvanisée par le Premier Ministre Winston Churchill. La bataille d’Angleterre est déclenchée le 8 août 1940 par des raids de la Luftwaffe, le « Blitz », mais, aidés par un système de détection par radar très efficace, l’armée de l’air anglaise, la RAF, parvient à résister et à obliger Hitler à changer de tactique. Abandonnant l’idée d’envahir l’Angleterre, il poursuit les bombardements des villes et des usines anglaises tout en débutant une « guerre sous-marine » visant à interrompre les communications avec la Grande-Bretagne et l’isoler du continent.
Le Blitz La Deuxième Guerre mondiale racontée aux enfants, p. 42 |
La guerre sous-marine La Deuxième Guerre mondiale racontée aux enfants, p. 50 |
Les Balkans et le Danube
Pour ouvrir une voie à sa politique balkanique, Hitler :
- Force le roi de Roumanie, Carol, à abdiquer en faveur de son fils Michel qui accepte de se soumettre aux décisions de l’Axe (octobre 1940)
- La Hongrie est également contrainte de se rallier à l’Axe non sans s’être fait, au préalable, remettre une partie de la Transylvanie reprise à la Roumanie.
Parallèlement aux offensives nazies, Mussolini rêve de reconstituer la Mare Nostrum des Romains. Il envahit la Grèce en octobre 1940 mais est repoussé. Hitler se voit dès lors obligé de se porter au secours des Italiens. Pour faciliter les opérations, il demande à la Bulgarie et à la Yougoslavie de se rallier à l’Axe. La première accepte, mais la seconde refuse. Le 6 avril, les avions de Goering bombardent Belgrade et la Wehrmacht investit le pays en massacrant de nombreux habitants. La Yougoslavie capitule le 17 avril 1941. Le maréchal Tito prend alors la tête de l’armée yougoslave …
Quant à la Grèce, elle sera occupée malgré une intervention alliée. L’occupation du Péloponèse et de l’île de Crète terminent la conquête en mai 1941.
L’invasion de l’URSS
L’invasion de la Russie
Source : La Deuxième Guerre mondiale racontée
aux enfants, p. 61
Le 21 juin 1941, Hitler attaque la Russie, sans déclaration de guerre, en dépit du pacte de non agression signé en 1939. Désormais débarrassé du front de l’Ouest, le Führer peut se tourner contre son ancien ennemi. Il justifie sa décision de la manière suivante :
- Il veut partir en « croisade » contre le bolchévisme (d’où le nom donné à l’opération : « Barberousse », du nom de l’empereur germanique parti en croisade contre les Turcs)
- Il veut réduire les Slaves en esclavage, conformément aux idées développées dans « Mein Kampf »
- L’URSS est un obstacle à l’expansion territoriale et à la construction de la « Grande Allemagne »
- Il convoite les richesses naturelles de l’URSS :
- Le blé de l’Ukraine
- Les minerais du Dniepr
- Le pétrole du Caucase
L’invasion du territoire russe s’effectue selon 3 axes : Leningrad, Moscou et Kiev. Les moyens sont impressionnants :
- 5.500.000 hommes
- 3.800 chars
- 5.000 avions
L’Armée Rouge, affaiblies par les « purges staliniennes » est mal équipée et mal encadrée. Très vite, Leningrad est assiégée et, à la veille de l’hiver, Moscou est menacée. Staline va utiliser la mauvaise saison 1941-1942 pour lever de nouvelles armées, construire de nombreuses usines dans l’Oural ainsi qu’en Sibérie, et pour intensifier la production de guerre.
Au printemps, l’avancée allemande reprend et, en septembre les troupes nazies atteignent Stalingrad. La situation est critique pour les Soviétiques.
Le conflit se mondialise
Le Japon impérialiste prépare la guerre
Le Japon s’arme à outrance afin de pouvoir étendre sa puissance sur tout le Pacifique. Pour cela, il doit combattre :
- Les Anglo-saxons
- Les Hollandais
- Les Français
Forts de l’entente conclue avec l’Axe, les Japonais envoient des effectifs en Indochine française sous le fallacieux prétexte d’une mésentente entre les Français et les habitants de Thaïlande (le Siam). Aussitôt débarqués, ils prennent possessions des ports et des aéroports français. Le gouvernement du maréchal Pétain ne proteste pas …
Le Japon se lance ensuite dans la conquête de l’Asie orientale : Hong Kong, les Philippines, les Indes néerlandaises, la Malaisie, la Birmanie. Ils menacent également l’Australie.
Les Américains entrent en guerre
L’attaque de Pearl Harbor
Source : La Deuxième Guerre mondiale racontée
aux enfants, p. 149
Depuis le début de la guerre, les Etats-Unis ne sont pas intervenus militairement dans le conflit européen. Ils se contentent du rôle d’observateur tout en accordant un certain soutien financier aux pays agressés par les puissances de l’Axe.
Le président Roosevelt inquiet de l’évolution de la situation dans le Pacifique, prend des mesures à l’encontre du Japon :
- Il gèle les capitaux japonais aux Etats-Unis
- Il décrète l’embargo sur le pétrole en direction du Japon.
Les Japonais interprètent ces dispositions comme une agression. Sans déclaration de guerre préalable, ils bombardent Pearl Harbour le 7 décembre 1941. Les dégâts sont considérables et amènent les Etats-Unis à déclarer la guerre au Japon.
Le front africain
En août 1940, Mussolini envoie en Afrique orientale une armée de 700.000 hommes. Cette opération est grandement facilitée grâce aux sous-marins de l’Axe qui freinent l’accès à la Méditerranée et obligent les navires Alliés à faire le tour de l’Afrique pour se rendre en Egypte. Les troupes italiennes sont néanmoins défaites et expulsées par les Alliés.
En mars 1941, l’Afrika Korps de Rommel intervient pour aider les Italiens. La Libye est rendue aux fascistes et les Allemands s’apprêtent à envahir l’Egypte au détriment des armées anglaises.
L’Afrika Korps La Deuxième Guerre mondiale racontée aux enfants, p. 79 |
Rommel La Deuxième Guerre mondiale racontée aux enfants, p. 24 |