Les Belges, leur histoire ...

et celle de leur patrie, la Belgique

La fragmentation


A la fin des années 1950, mais surtout dans le courant des années 1960, les questions communautaires constituèrent le clivage politique essentiel. Elles conduisirent à :

  • La création de nouveaux partis politiques organisés sur des bases régionales ou communautaires
  • La scission des 3 partis traditionnels

Les partis régionaux

  • La Volksunie (VU) : parti nationaliste flamand né d’une dissidence au sein des catholiques flamands. Il prône le fédéralisme et réclame l’amnistie pour les collaborateurs flamands. En 1968 et en 1971, il se hisse à la troisième place en Flandre
  • Le Vlaams Blok (VB) se situe à l’extrême droite de l’échiquier politique flamand. Parti ultranationaliste, il se déclare aussi séparatiste et républicain. Il compte parmi ses slogans « België barst ! » (que la Belgique crève !) et répand des thèmes tels que le racisme et le mépris du monde politique qu’il s’évertue à discréditer. En 2004, il prend le nom de Vlaams Belang.
  • A partir de 1964-1965, plusieurs petits partis politiques wallons voient le jour et se regroupent en 1968 pour aboutir à la création du Rassemblement Wallon (RW) de tendance fédéraliste
  • Les libertés linguistiques des habitants de la région bruxelloise sont défendues par le Front Démocratique Francophone (FDF). Il réclame l’extension de la région bilingue. Vers 1970, il se ralliera au fédéralisme.

Affiche de la Volksunie Le Vlaams Blok Rassemblement wallon Montée du FdF
Affiche de la Volksunie  
150 ans de vie politique
Le Vlaams Blok Rassemblement wallon  
150 ans de vie politique
Montée du FDF  
150 ans de vie politique


En 1968, RW et FDF s’unissent par un accord électoral et s’imposent aux élections législatives de 1968 et 1971. Mais à partir de 1977, ces 2 partis voient leur électorat diminuer.

Scission des partis traditionnels

  • Déjà divisés en 2 ailes linguistiques distinctes, les sociaux-chrétiens  subissent une cassure psychologique avec l’affaire de l’Université de Louvain en 1968. Au cours de la campagne électorale de 1969, des divergences de vues de plus en plus considérables s’affichent et amènent les francophones et les flamands à tenir des congrès séparés : 
    • Parti Social Chrétien (PSC)
    • Christelijke Volkspartij (CVP)
  • En 1972, le parti libéral, devenu « Parti de la Liberté et du Progrès » (PLP) se divise à son tour en 2 branches :
    • La branche flamande : PVV (Partij voor de Vrijheid en de Vooruitgang) qui deviendra le VLD (Vlaamse Liberalen en Democraten) en 1992.
    • La branche francophone : PLP. Cette dernière, suite à plusieurs péripéties et dissidences se constituera en Parti Réformateur Libéral (PRL) en 1979.
  • Du côté socialiste, le clivage s’annonce déjà en 1967 :
    • Les Flamands se prononcent pour la décentralisation mais contre le fédéralisme
    • Les Wallons souhaitent une fédéralisation progressive

L’unité se maintient cependant vaille que vaille jusqu’en 1978 où intervient la scission :

    • Les francophones forment le PS
    • Les flamands forment le SP
  • A ces formations viennent s’ajouter 2 nouveaux partis écologistes :
    • Agalev du côté flamand
    • Ecolo du côté francophone

Ils envoient des élus au Parlement à partir de 1981.

  • Le parti communiste garde une apparence d’unité tout en laissant une certaine autonomie à ses ailes communautaires depuis 1965. Il disparaît du paysage politique en 1985.

Les formations politiques nationales disparaissent donc au profit de partis organisés dans le cadre des régions ou des communautés linguistiques. Il s’avère désormais indispensable de recourir à des gouvernements de coalition, exception faite entre 1950 et 1954 où le PSC a pu constituer un gouvernement homogène.

Idéologies politiques