Un schéma politique et social basé sur l’inégalité
Les tribus étaient subdivisées en clans et en familles ; les seuls liens qui les unissaient étaient ceux de la religion et des dialectes.
Quoiqu’affectées à une même entité (la Gaule Belgique), toutes ces tribus ne sont jamais parvenues à former un Etat unitaire ou fédéral. Que du contraire ! Les guerres tribales étaient à ce point fréquentes que nos ancêtres se trouvaient pratiquement en situation de « guerre civile » permanente malgré les quelques réunions religieuses annuelles.
Dans chaque tribu on trouvait :
- Un roi (rix), qui était avant tout un chef militaire mais qui ne disposait pas du pouvoir absolu. Au cours des siècles, la royauté fut supprimée dans beaucoup de tribus au profit de la noblesse dont les représentants formaient un genre de « sénat » (sorte de Conseil des Anciens). Chez les Eburons, par contre, il y avait deux rois !
- Une classe peu nombreuse de nobles, qui étaient de grands propriétaires fonciers et qui disposaient, eux, du pouvoir réel.
- En temps de guerre, les membres de la noblesse élisaient parmi eux un commandant en chef.
- Chaque noble était entouré d’une suite de guerriers à sa solde
- En temps de paix, les nobles résidaient sur leurs terres dans leurs résidences fortifiées
- Les prêtres, qu’on appelait druides, composaient une sorte de caste. Ils jouaient un rôle déterminant dans la politique des tribus celtiques : ils étaient non seulement intermédiaires entre les dieux et les fidèles mais aussi magiciens, prophètes, juges, médecins et parfois même chefs militaires. Leur éducation très complète les avait armés pour la vie pratique aussi bien que pour la spéculation philosophique.
- Une classe d’hommes libres comprenant les artisans, les marchands et les fermiers étaient appelés à se battre pour le compte de l’aristocratie en temps de guerre. Ils ne jouaient aucun rôle politique.
- Les esclaves, généralement des prisonniers de guerre.
Pyramide sociale d’une tribu gauloise | Druides |
Les Belges ne possédaient pas d’organisation politique supérieure à celle du village. Ce que les Romains appelleront un « oppidum » était une agglomération fortifiée à fonction urbaine où étaient centralisées les activités politiques, religieuses et économiques. De ce fait, le territoire était organisé en réseau convergeant vers l’oppidum.
La civilisation belge était essentiellement individualiste et aucun pouvoir n’intervenait dans l’administration, les transactions ou les contestations : seul était admis un droit privé qui tenait compte des inégalités sociales. Les délits et les crimes constituaient pour les Belges des offenses personnelles qui n’intéressaient donc pas la société mais seulement la famille. Aussi, les parents de l’offensé se chargeaient-ils d’infliger la punition au coupable. Mais … aucune personne lésée ne pouvait faire un commandement de saisie sur un citoyen de rang supérieur !