Un Acte de cession qui en dit long …

Philippe II
Estampe du 16e siècle
En réalité, Philippe II, en proie une fois de plus au doute et aux hésitations, n’avait pu se résoudre à détacher complètement de la couronne d’Espagne le plus beau de ses fleurons. Il avait diminué l’importance de la cession par des limitations reprises dans l’Acte de Cession du 6 mai 1598 :
- La religion catholique devait être maintenue car, aux yeux du souverain, elle sauvegarderait l’unité de l’Etat
- Faute de descendance des archiducs, les Pays-Bas retourneront à la couronne des Habsbourg après la mort du premier des conjoints
- S’ils laissaient un ou plusieurs fils, ceux-ci ne pourront se marier sans le consentement de Madrid ; s’ils laissaient une fille, elle devra épouser le roi d’Espagne ou son fils aîné
- Les Belges ne pourront pas commercer avec les colonies d’Amérique, monopole réservé aux Espagnols
- La politique étrangère des Pays-Bas restera dirigée par l’Espagne, permettant aux Habsbourg de conserver leur hégémonie en Europe.
A cela s’ajoutaient quelques clauses secrètes :
- Les archiducs devront se soumettre en tout aux ordres de Madrid
- Ils devront maintenir des garnisons espagnoles dans les villes principales
- Ils devront reconquérir les provinces du Nord
- Ils devront poursuivre les hérétiques jusqu’à leur conversion
- Les rois d’Espagne conserveraient la faculté de ré-annexer les Pays-Bas, même si les archiducs avaient des enfants.
Les archiducs avaient toutefois reçu de grandes prérogatives. Ainsi, ils avaient le droit de
- Battre monnaie
- Edicter des lois
- Rendre la justice en leur propre nom
- Recevoir des ambassadeurs
- Nommer aux postes importants, militaires et civils, des nobles et des grands bourgeois régnicoles.
L’infante Isabelle accepta ces conditions par respect pour son père : il était mourant mais il était encore le roi !
Philippe II mourut quelques mois plus tard, le 13 septembre 1598.