Les Belges, leur histoire ...

et celle de leur patrie, la Belgique

Les derniers souverains espagnols

 

L’archiduc Albert étant mort sans postérité, les Pays-Bas retombèrent sous la domination de l’Espagne et le pouvoir redevint absolu.

Hélas, les mariages consanguins organisés à outrance parmi les Habsbourg commencèrent à sortir leurs effets : la dynastie d’Espagne entama inexorablement son déclin et mettra ses 2 derniers représentants sur le trône avant d’initier une nouvelle lignée.

Philippe IV

Le 13 mars 1621, Philippe IV succède à son père, Philippe III, lui-même fils de Philippe II.

Les toutes premières années de son règne virent le renforcement de la prééminence des Habsbourg en Europe, mais les guerres constantes que Philippe IV dut mener conduisirent au déclin de la monarchie espagnole. Prince intelligent et travailleur, il gaspilla toutefois beaucoup de temps et d’argent en fêtes et en aventures galantes, écrasant le peuple d’impôts pour couvrir ses besoins de prodigalité. Par manque d’argent, l’armée fut réduite graduellement.

Charles II

Charles II n’était âgé que de 4 ans lorsque, à la mort de son père en 1665, il monta sur le trône. Victime des mariages consanguins successifs contractés par ses ascendants, Charles restera toute sa vie une personne rachitique, malade et débile, mais aussi stérile. Dernier roi de la branche espagnole des Habsbourg, il légua, par testament, ses territoires à Philippe d’Anjou, petit-fils de Louis XIV.

Philippe V de Bourbon

Devenu roi d’Espagne et des Pays-Bas par les dernières volontés de Charles II, Philippe d’Anjou règnera sur ses Etats sous le nom de Philippe V de Bourbon.

Philippe IV Charles II Philippe V
Philippe IV  
Source : Wikipedia
Charles II  
Source : Wikipedia
Philippe V  
Source : La nouvelle Encyclopédie, p. 2820


Mais qui était donc ce Philippe qui mécontenta tellement l’autre prétendant au trône, l’archiduc Charles d’Autriche ? Il possédait en fait plusieurs casquettes :

  • Il était l’arrière-petit fils du roi d’Espagne Philippe IV
  • Il était le petit-fils de Louis XIV, roi de France et époux de Marie-Thérèse, la fille de Philippe IV
  • Il était le petit-neveu du roi d’Espagne Charles II, qui lui légua ses possessions
  • Charles d’Autriche, le prétendant au trône, était un lointain cousin de la branche autrichienne des Habsbourg.

Prince âgé d’à peine 17 ans, d’un caractère doux et maniable, le duc d’Anjou tremblait de respect devant son grand-père Louis XIV. Il ne fallait pas être grand clerc pour prévoir une mainmise du Roi-Soleil sur les affaires espagnoles. Et comme toujours dans ce genre de circonstances, la guerre devait départager les mécontents (voir plus loin « Guerre de succession d’Espagne »).

Le schéma ci-dessous permet de mieux comprendre cet imbroglio :

succession-espagne


Les rois d’Espagne poursuivirent la politique de gouvernance initiée par Philippe II.

  • Ils dirigèrent les Pays-Bas à distance et se firent représenter sur place par des gouverneurs
  • Ces gouverneurs étaient des Grands d’Espagne peu familiarisés avec les spécificités des Pays-Bas. Chargés la plupart du temps d’un simple intérim, leur mission fut souvent entravée par une quantité d’instructions secrètes. Soupçonneux de père en fils, les rois firent espionner les gouverneurs par un discret haut contrôleur : le Secrétaire d’Etat et de Guerre.
Fin de la période espagnole