La paix
Rentrée des souverains à Bruxelles
Source : Histoire illustrée de la Belgique, p. 173
Lorsque les hostilités eurent pris fin, le Roi rentra successivement dans ses « bonnes villes » où il fut accueilli par des démonstrations de joie :
- Le 11 novembre, il était à Gand
- Le 19 à Anvers
- Le 22 novembre eut lieu la rentrée triomphale des souverains à Bruxelles.
Dans son discours du trône, le Roi exposa aux représentants du peuple la tâche accomplie en 4 ans par lui et par ses hommes. Il prêcha ensuite l’union et promit la réalisation :
- De réformes politiques (suffrage universel pur et simple)
- De réformes économiques (alliance loyale du capital et du travail, liberté syndicale)
- De réformes linguistiques (égalité des langues, université flamande).
Le traité de Versailles et ses corollaires
La Belgique avait pris part à la Grande Guerre dans le but de défendre son indépendance et son intégrité territoriale. Lors des longues conférences de paix tenues à Paris, elle figura parmi les « Puissances à intérêts limités ». Pour défendre ses droits, elle avait délégué à Paris :
- Paul Hymans
- Emile Vandervelde
- Jules Van den Heuvel.
Paul Hymans La Belgique, histoire et culture, p. 182 |
Emile Vandervelde Un passé pour 10 millions de Belges |
Jules Van Den Heuvel Wikipedia |
Le samedi 28 juin 1919, les conditions de paix dictées par les Puissances alliées et associées furent acceptées par l’Allemagne. Ratifiés le 10 janvier 1920, le traité et les accords qui lui servaient de corollaires établirent en faveur de la Belgique les stipulations suivantes :
Au point de vue territorial
- La Belgique incorporait à son territoire le district neutre de Moresnet ainsi que les cercles d’Eupen et de Malmedy, annexés par la Prusse en 1815. Une possibilité de protestation avait été laissée aux habitants mais à l’expiration du délai, seuls quelques fonctionnaires d’origine prussienne s’étaient manifestés.
- La France déclarait qu’elle se désintéressait du Grand-Duché de Luxembourg. Le 25 juillet 1921, un accord économique unissait le Luxembourg à la Belgique pour une période de 50 ans. Il comportait la suppression de l’ancienne frontière douanière ainsi que des stipulations d’ordre monétaire, consulaire, ferroviaire, industriel et intellectuel.
- Les traités de 1831 et 1839, qui maintenaient la Belgique dans « les lisières d’une neutralité fallacieuse, entravant sa marche sans garantir la sécurité », furent abolis. La Belgique pouvait désormais choisir ses alliés et orienter sa politique comme bon lui semblait.
- Des négociations devaient être engagées avec les Pays-Bas, au sein d’une commission où figuraient aussi des délégués français et anglais, afin de réaliser les desiderata belges en ce qui concerne l’Escaut et la Meuse.
- Dans l’Est africain, la S.D.N. conféra en 1924 à la Belgique, placée au rang des grandes Puissances alliées, un mandat de gestion coloniale pour le Ruanda et l’Urundi peuplés de 3.500.000 habitants et très riches en bétail.
Au point de vue économique
- Les Puissances nous donnaient quittance de notre dette de guerre de 6 milliards
- La Belgique devait être indemnisée dans l’espace de 30 ans. En attendant, elle obtenait, un droit de priorité pour le versement d’une indemnité de 2,5 milliards en or, payables avant le 1er mai 1921.
- L’Allemagne devait rendre à la Belgique le matériel et le cheptel volés ou détruits. Elle devait lui fournir du charbon, des colorants, des produits chimiques. Certaines œuvres d’art nous ont été restituées par l’Allemagne et par l’Autriche.
Au point de vue moral
L’empereur Guillaume II, son fils aîné, le Kronprinz, et les Allemands considérés comme coupables de crimes contre l’humanité devaient être mis en jugement :
- Les Pays-Bas refusèrent de livrer Guillaume II.
- Par ailleurs, la plupart des puissances abandonnèrent leur attitude première concernant cette clause.
Le Kaiser Guillaume II | Le Kronprinz |