Le suffrage universel pur et simple (1919)
Au début du 20e siècle, le POB relança la campagne pour le suffrage universel « pur et simple » (sans vote plural). En 1913, une grève générale fut suivie massivement et se prolongea pendant 10 jours. Le gouvernement de Broqueville fut contraint de faire des concessions et chargea une Commission d’examiner la loi électorale.

Manifestation pour le suffrage universel sous Léopold II
Source : Histoire illustrée de la Belgique, p. 160
La Première Guerre mondiale viendra interrompre les travaux en cours.
Ce conflit n’avait pas été une simple parenthèse. La nation entière s’était donnée à la cause nationale et la nation entière revendiquait maintenant l’égalité des droits politiques au sein d’une vraie démocratie. Le roi Albert 1er, partisan de la formule « un homme, une voix”, compta bien imposer le suffrage universel pur et simple aux conservateurs réticents.
Mais un problème de procédure se posa car la réforme électorale nécessitait une révision de la Constitution. Ce schéma présentait 2 inconvénients :
- Il était très long
- Il n’offrait aucune garantie que le Parlement désigné par l’ancien corps électoral allait voter la réforme.
La situation étant exceptionnelle, et un éventuel retard dans l’adoption de la loi allant permettre à des profiteurs de guerre de disposer encore de plusieurs voix alors que les héros des tranchées n’en auraient toujours qu’une, une solution de compromis fut appliquée :
- Le suffrage universel pur et simple pour les hommes de plus de 21ans fut établi immédiatement par une loi
- Il sera entériné par des Chambres constituantes déjà élues selon le nouveau système.
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Albert 1er La Belgique, histoire et culture, p. 181 |
Article annonçant le vote du suffrage universel |
En 2 ans, les Chambres constituantes réformèrent tout le mécanisme des consultations électorales. Il fut décidé :
- Que les 2 Chambres à constituer en 1921 seraient élues pour 4 ans
- Que le nombre des députés (âgés de 25 ans au moins) serait le double de celui des sénateurs (âgés de 40 ans au moins)
- La réforme maintint les sénateurs élus par les conseils provinciaux et en fit désigner une vingtaine par cooptation
- Les conseils provinciaux furent également élus au suffrage universel
- La loi sur l’électorat communal du 19 février 1921, attribua le droit de vote aux femmes et admit leur éligibilité.
Il faudra attendre 1948 pour que le droit de vote soit également attribué aux femmes pour les élections législatives, en pleine égalité avec les hommes.