La politique étrangère
Contrairement à la politique intérieure qui se règle successivement par des affrontements et des compromis, la politique étrangère s’appuie sur un large consensus des partis et de la population. Elle comporte 2 volets importants :
- L’indépendance du Congo Belge
- L’adhésion de la Belgique aux traités internationaux
L’indépendance du Congo Belge
Baudouin est aimé au Congo
Source : Chronologie de la Belgique
de 1830 à nos jours, p. 260
Surnommé « Bwana Kitoko » (le beau chef), Baudouin 1er est aimé au Congo et, de son côté, ne manque pas d’encourager des relations humaines équitables entre Blancs et Noirs dans chacun de ses discours.
A partir de 1958, les revendications d’indépendance du Congo Belge deviennent de plus en plus précises.
- De violentes émeutes éclatent à Léopoldville (Kinshasa) à partir du mois de janvier 1959
- Le 13 janvier, le Roi prononce, à la surprise générale, un discours où apparaît le mot « indépendance » :
« Notre ferme résolution est aujourd’hui de conduire sans atermoiements funestes, mais sans précipitation inconsidérée, les populations congolaises à l’indépendance dans la prospérité et dans la paix ».
- Le gouvernement belge convoque une « Conférence de la table ronde » à Bruxelles qui fixe la date de l’indépendance au 30 juin.
- La cérémonie de la proclamation de l’indépendance commence dans la sérénité. Le Roi y prononce un discours à la gloire de Léopold II, de l’œuvre civilisatrice de la Belgique et invite les Congolais à ne pas compromettre leur avenir par des réformes hâtives. Discours maladroit et empreint de paternalisme !
- Le président, Joseph Kasavubu, prononce ensuite quelques paroles neutres et proclame la naissance de la République du Congo
Alors que tout le monde s’apprêtait à boire le champagne, Patrice Lumumba prend la parole de manière impromptue. Son discours résonne de haine et de rancune :
« Nous avons connu les ironies, les insultes, les coups que nous devions subir, matin, midi et soir parce que nous étions des nègres. Qui oubliera qu’à un Noir on disait « tu », non comme à un ami, mais parce que le « vous » honorable était réservé aux seuls Blancs ? […] Nous avons connu que la loi n’était jamais la même, nous avons connu les souffrances atroces de relégués pour opinions politiques, nous avons connu qu’un Noir voyageait à même la coque des péniches aux pieds du Blanc dans sa cabine de luxe ».
Le discours du roi 150 ans d’expansion et de colonisation, p. 89 |
Le discours de Patrice Lumumba Baudouin, l’homme qui ne voulait pas être roi, p. 330 |
Dès les premiers mots, le Roi blêmit. Dehors, la foule hurlait son approbation.
La situation ne tardera pas à se dégrader : rébellion de la force publique, sécession du Katanga sous la direction de Moïse Tschombé, exactions contre les Blancs. L’ONU doit intervenir ; la Belgique se sent humiliée …
Les Traités internationaux
Paul-Henri Spaak
Source : 150 ans de vie politique
Par ses initiatives en tant que ministre des Affaires Etrangères, Paul-Henri Spaak va jouer un rôle essentiel dans la conclusion d’un certain nombre de traités internationaux.
- Depuis son adhésion à l’ONU, la Belgique est devenue membre actif de toutes les organisations spécialisées du système des Nations Unies, spécialement de l’UNESCO et du B.I.T. dont Michel Hansenne est devenu le directeur général
La Belgique a également assumé la présidence du Conseil de sécurité pendant la guerre du Golfe
- La politique extérieure de la Belgique s’est engagée avec force et énergie dans le processus de la formation de l’unité européenne
- 1951 : Traité de Paris (CECA)
- 1952 : Communauté européenne de la Défense. Rejetée par la France.
- 1954 : Union de l’Europe Occidentale
- 1957 : Traités de Rome (CEE et Euratom)