En politique intérieure
Le règne de Baudouin 1er est marqué par divers événements qui vont engendrer des tensions politiques intenses dans le pays :
- La question scolaire
- La loi unique
- Les querelles linguistiques
- Les réformes institutionnelles
Signature du pacte scolaire
La question scolaire
Elle envenime la vie politique belge depuis 1840 et provoque une tension grave entre 1950 et 1958.
Des manifestations dans les rues de Bruxelles furent le prélude à une vive lutte idéologique entre les partisans de l’école laïque réclamant la maîtrise de l’enseignement par l’Etat, et les défenseurs de l’enseignement libre rejetant l’ingérence de l’Etat tout en réclamant les subsides nécessaires à son existence.
En 1958, le Pacte scolaire mit tout le monde d’accord. Il comportait des concessions mutuelles dont le prix à payer par le budget de l’Etat s’avéra considérable mais il atténua le vieux clivage confessionnel.
La Loi unique
Le 4 novembre 1960, le premier ministre Gaston Eyskens, invoque les dépenses provoquées par l’indépendance du Congo pour justifier une loi qui allait imposer aux Belges un régime d’austérité, caractérisé par :
- Une augmentation de la taxation
- Des économies dans le domaine de la sécurité sociale.
Toutes les mesures d’économie ayant été rassemblées dans une seule loi, celle-ci portera la nom de loi unique.
Dès le 20 décembre, une grève générale à caractère insurrectionnel est déclenchée en Wallonie et à Bruxelles, à l’initiative d’André Renard, le leader du syndicat socialiste FGTB. La Flandre, majoritairement affiliée au syndicat chrétien, se désolidarise du mouvement. Le travail ne reprendra que le 23 janvier 1961.
Gaston Eyskens Histoire illustrée de la Belgique, p. 191 |
André Renard harangue la foule |
La loi unique sera votée mais ne sera appliquée que partiellement.
Les querelles linguistiques
Entre 1960 et 1963, les querelles linguistiques s’intensifient et amènent le gouvernement à voter plusieurs lois qui consacrent :
- L’abandon du recensement linguistique
- Le rattachement :
- de Mouscron et de Comines à la province du Hainaut
- des Fourons à la province du Limbourg
- Le bilinguisme des 19 communes de Bruxelles
- L’installation d’un régime de facilités linguistiques pour les francophones de 6 communes périphériques
- La fixation définitive de la frontière linguistique.
La frontière linguistique
Histoire de la Belgique en mots et en images, p. 260
En 1968 éclate l’affaire de l’université de Louvain où l’affrontement entre les 2 communautés linguistiques atteint son paroxysme. Aux cris de « Walen buiten », les étudiants flamands contraignent l’épiscopat belge à accepter la scission de l’université et à transférer la section francophone à Louvain-la-Neuve et à Woluwé.
L’affaire de Louvain
Histoire de la Belgique en mots et en images, p. 258
L’Université Libre de Bruxelles connaîtra le même sort.
Les réformes institutionnelles
Entre 1970 et 1993, le règne de Baudouin 1er connaît d’importantes réformes institutionnelles qui font passer la Belgique d’un Etat central unitaire à un Etat fédéral composé de régions et de communautés. La fédéralisation se présente désormais comme suit :
- Un Etat fédéral
- Quatre régions linguistiques :
- Française
- Néerlandaise
- Germanophone
- Bilingue
- Trois régions économiques :
- Wallonie
- Flandre
- Bruxelles-Capitale
- Trois communautés culturelles :
- Française
- Flamande
- Germanophone
Face à ces mutations, le Roi a su garder une stricte neutralité tout en restant le médiateur des différentes crises institutionnelles qui ont égrené cette période.