Bruxelles, une ville parmi d’autres
Depuis sa création au 10e siècle, Bruxelles a bien évolué et est devenue une ville commerçante.
La plupart des constructions sont en bois car la pierre est réservée exclusivement aux édifices importants tels que le château, les églises ou encore les demeures des habitants riches et influents. Leurs imposantes maisons de 2 ou 3 étages sont peu nombreuses et sont appelées « steen » ; elles sont groupées autour de la place du marché. Elles ont été construites avant que les rues de la ville ne soient officiellement désignées et influenceront par conséquent leur futur tracé.
Des fortifications pour se défendre
Au 12e siècle, on estima qu’il serait judicieux de protéger la ville en tenant compte à la fois :
- des fossés et des ruisseaux existants
- du nombre d’habitations.
La première enceinte fut vraisemblablement érigée entre 1210 et 1230 ; elle était longue de 4 km et comportait :
- une quarantaine de tours de défense
- des murs épais de 2m30
- un chemin de ronde
- 7 portes
- La hauteur moyenne du rempart était de 7m
Lorsque la Guerre de Cent Ans éclata, les Bruxellois virent défiler régulièrement des ambassadeurs étrangers. Ils venaient dans la ville pour y signer des alliances ou pour y emprunter de l’argent. La guerre paraissait bien loin et les Bruxellois ne s’inquiétaient pas trop de la fiabilité de leurs remparts défensifs.
A la mort du duc Jean III en 1355, sa fille Jeanne lui succéda. Mais le comte de Flandre, Louis de Maele, qui avait épousé une autre fille de Jean III, réclama un tiers du duché de Brabant au titre de l’héritage de son épouse. Contrarié dans ses projets, il n’eut aucune difficulté à s’emparer de Bruxelles en 1356 et sans l’intervention de ‘t Serclaes, Bruxelles serait devenue une ville flamande.
Cet épisode avait mis en évidence la faiblesse du système défensif. Il fallait donc prévoir une nouvelle enceinte, plus adaptée aux nécessités de la guerre et renfermant plus de terrains non bâtis ; cette dernière disposition permettait de disposer de potagers et d’endroits où parquer des animaux et, par conséquent, de faire face à un siège.
En 1357, on entama les travaux de la seconde enceinte qui allait répondre à toutes les exigences militaires. L’enceinte fut terminée 22 ans plus tard :
- Elle avait la forme d’un pentagone et était assez spacieuse pour abriter tous les habitants.
- Le périmètre de la ville fut doublé
- 7 portes donnaient accès à Bruxelles, une 8e viendra s’y ajouter plus tard pour les bateaux.
- Entre les portes, une série de tours de guet complétaient l’ouvrage.
La 2e enceinte de Bruxelles |
La porte d’Anderlecht Bruxelles, où est le temps, p. 14 |
La 8e porte de Bruxelles Bruxelles, où est le temps, p. 36 |
Le commerce bruxellois se diversifie et s’organise
Dans chaque quartier, on pouvait trouver des gens de métier. Dans un acte de 1306, on dénombre 30 métiers différents parmi lesquels des bateliers, des maçons, des tailleurs de pierre, des menuisiers, des peintres, des tailleurs, des bonnetiers, des cordonniers, des tonneliers et des selliers.
Le chaudronnier – le coutelier – le tonnelier – le chapelier – le couvreur – le tanneur
Source : Bruxelles, où est le temps, p. 204
Les Bruxellois faisaient leurs achats d’abord au domicile des artisans. A partir de 1174, et peut-être même déjà avant, il y avait 2 marchés dont l’un se tenait à la grand-place. Il faut dire que son implantation était bien choisie puisque ce marché se trouvait tout près de l’endroit où les marchandises étaient amenées par bateau sur la Senne et déchargées. A partir de 1391, on y trouvait une grue en bois pour retirer les cargaisons.
La cloche de l’église annonçait l’ouverture du marché.