Les classes sociales
Trois classes jouent un rôle important dans la principauté :
- le clergé
- la noblesse
- les villes
Le clergé
Il était dominé par le très riche chapitre des 60 chanoines de Saint-Lambert, composé de nobles et de bourgeois opulents, arrogants, batailleurs, et portés à s’inquiéter uniquement de leurs propres intérêts.
Leur politique ondoyante les plaça souvent aux côtés :
- de la Cité, dans ses luttes contre le prince,
- ou du peuple dans ses luttes contre les Grands
La noblesse
Nombreuse surtout en Hesbaye, elle était très turbulente et grossière de mœurs. Elle se décima dans d’interminables guerres privées dont 2 ont retenu l’attention :
- La Guerre de la Vache
- La Guerre des Awans et des Waroux
Une route commémore la Guerre de la Vache
La Guerre de la Vache (1275-1278)
Non, il n’y a pas de faute de frappe, il s’agit bien d’un malheureux ruminant qui a mis à feu et à sang une soixantaine de villages du Condroz pendant 3 ans.
A l’origine : une vache volée à Ciney et réapparue lors d’un tournoi à Andenne. L’amour de la guerre, la gloire militaire et la susceptibilité de la noblesse entraînèrent le prince-évêque de Liège, le duc de Brabant, le comte de Namur et le comte de Luxembourg à s’affronter farouchement, flanqués chacun de l’ensemble de leurs vassaux. Il faudra une intervention du roi de France, Philippe III, pour mettre fin aux combats !
La Guerre des Awans et des Waroux (1298-1335)
Vendetta entre 2 lignages ou Roméo et Juliette à la liégeoise !
Les Awans et les Waroux étaient deux très puissantes familles de Hesbaye dont les terres étaient voisines. Un mariage secret entre Hanneceau de Waroux et une jeune serve orpheline d’Awans servit de catalyseur à la guerre qui dura 37 ans. Elle fut émaillée de multiples épisodes sanglants et fera plusieurs milliers de morts. Elle se termina par la Paix des Douze ainsi nommée car elle fut conclue par 6 représentants des Awans et 6 représentants des Waroux.
Emblèmes des Awans et des Waroux
Les villes
Formant depuis 1229 une confédération dressée contre les abus de pouvoir des princes-évêques, les 23 bonnes villes suivaient l’impulsion de la capitale. Liège, métropole ecclésiastique peuplée d’églises et de couvents, s’industrialisa peu à peu. Son histoire présente 2 aspects qui souvent s’interpénètrent :
- les conflits entre la ville et le prince à propos de la délimitation de leurs pouvoirs respectifs
- les luttes sociales entre les Grands et les Petits
Les Grands et les Petits
- Les Grands, également dénommés « Citains », étaient les riches et orgueilleux patriciens : rentiers, marchands drapiers et changeurs, auxquels se joignirent bientôt les maîtres de forges, les fabricants d’armes, les propriétaires de houillères. Ils dominaient la Cité.
- Les Petits étaient représentés par des corporations d’artisans indépendants (petits patrons et petits entrepreneurs) et de boutiquiers, bourgeoisie que submergea plus tard la classe prolétarienne des houilleurs.