La réouverture de l’Escaut
Lorsque la Belgique passe sous la domination française, la Convention Nationale décrète la liberté de l’Escaut dont les bouches sont d’ailleurs devenues françaises (Traité de Campoformio, 1797). Anvers, tout de suite, retrouve une partie de sa prospérité d’antan et Napoléon 1er ne tardera pas à apporter d’importantes améliorations au port belge.
Les Français forcent le passage sur l’Escaut
Source : Wikipedia
La question qui vient immédiatement à l'esprit est celle de savoir pourquoi l'empereur des Français porte un intérêt aussi évident à l'équipement de ce port septentrionnal, alors qu'il chevauche inlassablement par monts et par vaux en quête de nouvelles annexions. Poser la question introduit déjà la réponse ... Souvenez-vous : les Etats européens sont vaincus les uns après les autres et soumis aux volontés de Bonaparte. Seule l'Angleterre a réussi à détruire la flotte française à Trafalgar alors que les Français se battaient en Autriche. Cette défaite est amère pour l'empereur qui n'aura de cesse que de se venger des Anglais. Pour ce faire, il va reconstituer une flotte qu'il va développer et armer dans un endroit sûr : Anvers, face à l'Angleterre ! Le moment venu, il ne lui restera plus qu'à effectuer un grand débarquement sur la côte britannique.
Voilà donc pourquoi Anvers devient l'objet de toutes les attentions de ce monarque puissant et audacieux dont le génie militaire lui fait entrevoir les avantages à tirer de quelques grands travaux :
- La rive droite de l'Escaut doit être transformée en quais
- Le port d'échouage sera fermé et converti en deux bassins qui pourront contenir respectivement 12 et 40 vaisseaux
- Le chantier naval doit être modernisé.
En 1813, 30 bâtiments de guerre étaient à flot et, en 1814, les bassins, hangars, chantiers et magasins d'Anvers contenaient des matériaux et des munitions pour une valeur de plus de 300 millions. Ils ne serviront pas les desseins de Napoléon mais l'infrastructure, elle, favorisera indubitablement le futur développement économique du port.
En 1815, Le Congrès de Vienne réunit la Belgique à la Hollande, et l’Escaut restera encore ouvert pendant une quinzaine d'années.
La liberté de l’Escaut depuis 1830
Dès le commencement de la Révolution Belge, l’Escaut fut fermé sur ordre de Guillaume 1er afin de ne pas nuire aux intérêts économiques hollandais.
En 1838, les Hollandais réclamèrent l’exécution du Traité des XXIV articles, imposé par la Conférence de Londres, et notamment le paiement de 1,50 florin par tonne pour tout navire à destination d’Anvers. Pour avoir la paix, les Belges furent obligés de souscrire à cette condition onéreuse. Celle-ci était vexatoire, non seulement pour les Belges, mais aussi pour les puissances maritimes.
Aussi, en 1863, le rachat du péage de l’Escaut fut-il conclu avec la Hollande pour la somme de 36.000.000 de francs. Cette heureuse mesure rendit une vie nouvelle au mouvement commercial d’Anvers.
Signature du rachat de l’Escaut en 1863 |
Plaque commémorative pour le 50e anniversaire de la liberté de l’Escaut |