La régence de Maximilien d’Autriche

A la mort de Marie de Bourgogne, Maximilien d’Autriche est choisi comme régent de son fils, Philippe le Beau, à peine âgé de 4 ans.

Accueilli favorablement en 1477 en pleine guerre avec la France, les choses vont se dégrader petit à petit car Maximilien :

• S’entoure uniquement de conseillers allemands
• Ne se préoccupe que des intérêts de sa dynastie
• Manifeste progressivement des tendances despotiques
• Rêve d’incorporer les Pays-Bas au Saint-Empire.

Il ne va pas tarder à se heurter aux villes flamandes qui lui mèneront la vie dure.

Le début des hostilités

Le premier conflit aigu entre Maximilien et les Etats Généraux est occasionné par les affaires de France. Pour mettre fin aux actions de Louis XI et régler une fois pour toutes la succession de Charles le Téméraire, Gand et les Etats imposent à Maximilien le Traité d’Arras (23-12-1482) :

• Il laisse à la France le duché de Bourgogne
• Il laisse à la Flandre les châtellenies gallicantes
• L’Artois et la Franche-Comté sont donnés en dot à Marguerite d’Autriche promise en mariage au dauphin Charles. Comme Marguerite n’est âgée que de 2 ans, le traité stipule qu’elle sera élevée à la Cour de France
• Maximilien doit en outre consentir que l’éducation de son fils Philippe soit confiée au Conseil de Régence sous le contrôle immédiat des Trois Membres de Flandre

Mais Maximilien n’était pas homme à laisser une telle situation anormale se prolonger. En octobre 1483, il cassa le Conseil de régence et entra en guerre contre les Trois Membres de Flandre.

• Bruges et Gand furent contraintes de capituler.
• Outre 33 exécutions capitales, Maximilien déchira les privilèges acquis par Gand avant la mort de Marie de Bourgogne.
• Philippe le Beau fut envoyé à Malines, ville qui prit le rang de capitale des Pays-Bas.

Nouvelles actions flamandes

Une nouvelle guerre contre la France (1487) suivie de lourdes impositions, raviva la rancune des Flamands. Alors qu’il se rendait à Bruges, Maximilien fut fait prisonnier. Les petits métiers, n’écoutant pas la voix de la bourgeoisie modérée, instaurèrent un régime de terreur et décapitèrent, sous les yeux de Maximilien, l’écoutète et plusieurs fonctionnaires.

C’était le moment que choisit Gand pour entrer en lice.

• Elle reconstitua les Trois membres de Flandre
• Réimposa à tout le pays le régime du Grand Privilège
• S’allia avec Charles VIII, fils de Louis XI.

Maximilien s’empressa de souscrire à tous les engagements qu’on exigeait de lui :

• il renonça à la mambournie en Flandre
• il promit de replacer son fils sous la tutelle de Gand.

Le coup de grâce …

Mais aussitôt libre, Maximilien considéra ces promesses comme nulles puisqu’elles avaient été arrachées sous la contrainte. Il fit appel à son père, l’empereur Frédéric III qui arriva à la rescousse avec 20.000 lansquenets.

La Paix de Cadzant du 30 juin 1492 mit fin à une guerre qui avait transformé les Pays-Bas en un champ de ruines :

• Les cités autonomes de Flandre et du Brabant perdirent leurs privilèges et monopoles. Elles furent dorénavant soumises aux règles du droit commun
• La Flandre perdit sa prépondérance dans les Pays-Bas
• Les échevins furent choisis et surveillés par le gouvernement central. Ils appartenaient aux classes aisées de la société qui se montrèrent dociles

Le 23 mai 1493, le Traité de Senlis rendit à Maximilien l’Artois et la Franche-Comté. Le roi de France, désormais hanté par le désir de conquérir l’Italie, ne s’intéressait plus aux Pays-Bas.

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