Une ébauche de revendications
Un certain nombre de bourgeois s’étaient épris des idées des Lumières et avaient élaboré un programme de revendications assez vaste mais sans grande netteté. Ainsi, ce programme :
- Comportait des critiques à l’égard de la puissance temporelle du clergé, maître des deux tiers du sol et exempt d’impôts.
- Réclamait le retour au régime de la Paix de Fexhe et la suppression du Règlement de 1684 qui écartait de l’administration des villes, la masse de la bourgeoisie au profit d’une minorité possédante.
- Prônait un régime parlementaire
Bref, ce programme préconisait purement et simplement l’annulation du régime politique instauré par les princes-évêques de la Maison de Bavière !
La maison de jeux de Spa
En 1785, une question futile à propos de la concession des jeux de Spa mit aux prises le prince-évêque Hoensbroeck et les modernistes. Le différend portait sur la fermeture d’une maison de jeux qui avait été ouverte sans l’autorisation du prince-évêque.
- Hoensbroeck et les conservateurs prétendaient qu’en matière de police, les droits du prince étaient illimités
- Les modernistes déclaraient ces droits limités par ceux de la nation.
Cette affaire fit naître de virulents pamphlets et déboucha sur l’occupation de la maison de jeux par la troupe : 200 hommes et 2 canons devaient veiller à ce que la maison de jeux reste fermée. L’incident survint au moment où le Tiers-Etat venait de refuser la levée d’une taxe sur la bière !
La cause fut portée devant la Chambre Impériale du Cercle, à Wetzlar, qui engagea de facto une procédure interminable. Ce délai fut néanmoins mis à profit par les modernistes pour fonder, en 1787, une « Société patriotique » où se distinguèrent bientôt 3 orateurs :
- Jean-Nicolas Bassenge
- Jean de Chestret de Haneffe
- Jacques-Joseph Fabry
Jean-Nicolas Bassenge | Jean Chestret | Jacques-Joseph Fabry |
Source : http://perso.infonie.be/liege06/index.htm
Le conflit ne s’accusa d’abord que par des discours, des brochures et des manifestations au théâtre. Dans les 2 camps, chacun chercha des alliés :
- Hoensbroeck s’appuyait sur les Autrichiens
- Les « patriotes » sur Frédéric-Guillaume II, roi de Prusse.
Tandis que le 14 juillet 1789, le peuple de Paris prenait la Bastille ...
Prise de la Bastille à Paris
Source : Encyclopédie Alpha, p. 735