Le règne de Philippe 1er
Le prince Philippe naît à Bruxelles le 15 avril 1960. Il est le fils aîné du Roi Albert et de la Reine Paola, à ce moment-là encore princes de Liège.
Après ses études secondaires commencées en français puis terminées en néerlandais, il entre à l’école militaire en 1978 pour y suivre une formation militaire en français et en néerlandais. Il obtient successivement les brevets de :
- Pilote
- Parachutiste
- Commando
Philippe avec ses parents | Philippe à l'école militaire |
Il effectue des vols en solo à bord d’un Mirage et est promu Capitaine en 1983. En 1989, il obtiendra la grade de Colonel et, en 2001, sera nommé Général-major des Forces armées ainsi que Amiral de division de la Marine. Enfin, en 2010, il deviendra Lieutenant-général et Vice-amiral.
Après sa formation militaire, le prince entreprend des études universitaires :
- A Oxford en Grande-Bretagne
- A l’université de Standford en Californie où il obtient le titre de Master of Arts dans l’option « Sciences politiques ».
De retour en Belgique, Philippe suit un programme d’étude des aspects constitutionnels, politiques, économiques et sociaux de la Belgique. Ensuite, il enchaînera par l’étude des problèmes géopolitiques, stratégiques et de défense.
Une longue préparation
Le Roi Baudouin et Philippe
A cette formation théorique viennent s’ajouter de longues années de préparation au règne :
- Le Roi Baudouin 1er a considéré Philippe comme le fils qu’il n’avait pu avoir et l’a initié à la fonction royale. Dans l’opinion publique, il ne faisait aucun doute qu’il était devenu l’héritier du trône.
- A la surprise générale, ce sera Albert qui succèdera à son frère en tant qu’héritier constitutionnel et le prince Philippe endossera la fonction de Président d’honneur de l’Office belge du commerce extérieur, ce qui le placera à la tête de quelque 70 missions économiques aux quatre coins du monde. Très minutieux, le prince a eu à cœur de préparer chacune de ces missions dans les moindres détails et de se faire apprécier par les hommes d’affaires. A l’exemple de son père, il a acquis au cours de ces 20 dernières années une formation indubitable de futur roi.
Depuis la création du Royaume de Belgique, aucun monarque n’avait bénéficié d’une formation aussi poussée que Philippe : il est incontestablement le prince le mieux préparé pour régner.
Et pourtant …
Les avis sont mitigés, principalement au Nord du pays. Perçu comme un prince timide, mal à l’aise et maladroit, il a prononcé quelques phrases assassines qui sont restées en travers de la gorge des nationalistes flamands :
- En décembre 2004, alors qu’il était en mission économique en Chine, il a affirmé : « Dans notre pays, il y a des personnes, des partis tels que le Vlaams Belang, qui sont contre la Belgique et veulent détruire notre pays. Je peux vous assurer qu’ils auront affaire à moi. Je peux être coriace, je ne me laisserai pas marcher sur les pieds ». Il s’agissait là d’une opinion qui pouvait difficilement être qualifiée de neutre !
- Dans la presse flamande, le prince était souvent critiqué et, sous la pression en 2007, il a pris à partie 2 journalistes flamands et les a menacés : « Si vous continuez dans ce ton critique sur moi, je vais vous éviter d’entrer encore au palais ». Tollé général !
En mission économique en Chine
Le courant nationaliste flamand veille soigneusement à ce que ces « gaffes » ne tombent pas dans l’oubli et y fait souvent référence dans sa croisade contre la monarchie.
Le sourire de Mathilde
Alors que Philippe semblait vouloir s’endurcir dans le célibat, il créa la surprise en annonçant ses fiançailles en septembre 1999. L’élue de son cœur ? Mathilde d’Udekem d’Acoz, issue d’une famille noble belge. D’emblée, la jeune femme conquiert le cœur des Belges et provoque une véritable « mathildemania » à l’occasion de ses différentes « joyeuses entrées ».
Le mariage est célébré le 4 décembre 1999. Le couple aura 4 enfants :
- Elisabeth, née le 25 octobre 2001, princesse héritière et donc future reine des Belges
- Gabriel, né le 20 août 2003
- Emmanuel, né le 4 octobre 2005
- Eléonore, née le 16 avril 2008
Le mariage princier | Photo de famille | Elisabeth, future reine des Belges (11 ans) |
Le Roi s’en va, vive le Roi !
Quoique l’abdication ne soit pas une tradition en Belgique, le Roi Albert II, âgé de 79 ans, annonce le 3 juillet 2013 qu’il abdiquera pour raisons de santé liées à son âge, le 21 juillet suivant, date de la fête nationale belge. Il précise que son fils Philippe est fin prêt à monter sur le trône et qu’il bénéficie de toute sa confiance.
Prestation du serment constitutionnel
Après une émouvante cérémonie d’abdication, Philippe a prêté le serment constitutionnel devant les Chambres réunies et les membres de la famille royale. Alors que toute la Belgique retenait son souffle lorsqu’il a entamé son discours, le nouveau roi a surpris tout le monde par le ton déterminé et l’assurance avec laquelle il s’est exprimé. Il ne faisait plus aucun doute que le timide prince Philippe s’était mué en Roi Philippe, conscient de ses nouvelles responsabilités de chef d’Etat ! (Lisez le texte de son discours d’intronisation en cliquant sur : Le premier discours du Roi Philippe).
Les Belges sont enthousiastes
Très longuement applaudi par l’assemblée, il le sera aussi par la population venue nombreuse des quatre coins du pays. Avec à ses côtés la Reine Mathilde, émue et radieuse, le 7ème roi des Belges s’est prêté à plusieurs « bains de foule » où les « Vive le Roi » et « Leve de Koning » s’accordaient sans le moindre hiatus.
Face aux défis auxquels la Belgique sera confrontée par le succès grandissant des nationalistes flamands, ouvertement antimonarchistes et séparatistes, la question que tout un chacun se pose est celle de savoir si le Roi Philippe sera suffisamment à la hauteur pour naviguer dans ces eaux troubles. Personne ne connait la réponse … alors laissons le temps au temps et au nouveau souverain l’opportunité de se familiariser avec les méandres tourmentés de la politique intérieure ; il pourrait encore en surprendre plus d’un !