La vie quotidienne
La ville
Même dans les plus belles villes, les rues sont étroites et tortueuses : elles n’ont pas de trottoirs et sont encombrées des immondices qu’on y jette. Les places sont ornées de fontaines.
Les incendies sont fréquents, l’hygiène est ignorée et de graves épidémies, comme la peste, frappent souvent la population
Une demeure de riches
Source : Les ducs de Bourgogne, p. 28
Le logement
Les familles riches remplacent peu à peu les habitations de bois par des constructions en pierre et en briques. Certaines sont de vrais palais : elles renferment un mobilier magnifique et de la vaisselle d’argent.
Les bourgeois aussi se soucient de plus en plus de l’élégance de leurs demeures. Elles donnent sur la rue par des arcades et sont surmontées d’un étage garni de fenêtres richement décorées et couvert d’un toit en appentis. L’étage est desservi par des escaliers logés dans une tourelle. Le luxe vise au pittoresque et fuit toute symétrie.
Quant à la masse des ouvriers et des paysans, elle se contente encore de masures en bois ou en torchis, avec quelques meubles grossiers.
L’éclairage
Même de jour, les demeures restent longtemps obscures. Les fenêtres sont petites et donnent sur des ruelles étroites. Le soir, les moyens d’éclairage sont primitif voire inexistants
- La torche dégage une odeur âcre et une fumée aveuglante
- Le crasset est une petite écuelle remplie d’un liquide plus ou moins combustible dans lequel on plongeait une mèche
L’un comme l’autre de ces instruments ne donnaient qu’une faible lumière rougeâtre, mais c’étaient les seuls moyens de prolonger la vue pendant les longues soirées.
L’habillement
Les costumes des riches sont extravagants et surchargés. On porte
Chaussure à la poulaine
- Des chausses collantes
- Des pourpoints aux épaules rembourrées (mahoîtres) et dont les manches pendent jusqu’à terre
- Cottes brodées de lettres ou de notes de musique de sorte qu’il était possible de lire une chanson sur le dos du propriétaire. On utilisait 960 perles pour broder une chanson sur un habit.
- Des chaussures à la poulaine dont la pointe effilée se relevait en virgule
- Des chaperons couturés de feuillages d’or et d’animaux
- Des robes couvertes de saphirs et de rubis
- Les femmes allongeaient leur profil par de très hautes coiffures : les hennins ou les truffeaux
Fête en plein air
Nos Gloires – J-L Huens
Fastes et réjouissances
Désireux de montrer leur richesse et leur puissance, les ducs de Bourgogne s’entourent d’une cour fastueuse. Ils multiplient les festins, les tournois et les fêtes. Dans ses palais richement ornés, Philippe le Bon bénéficiait d’un respect inégalé :
- Il était servi à genoux
- Sa coupe lui était apportée à bout de bras levés afin de n’être effleurée par aucun souffle
- Sa serviette, ses couteaux ainsi que sa torche étaient baisés avec respect par leurs porteurs respectifs.
Mais le 15e siècle était également l’époque des fêtes en plein air. L’éclat des processions ou ommegangen (= autour des églises) était rehaussé par des groupes de figurants, soldats, prophètes, martyrs et diables, ainsi que par des chars : théâtres roulants où étaient représentées des scènes des Ecritures.