Les Belges, leur histoire ...

et celle de leur patrie, la Belgique

Arts et culture


Le règne quasi centenaire des ducs de Bourgogne ne fut pas seulement d’une importance primordiale pour l’histoire politique des provinces belges, il le fut aussi et surtout pour l’épanouissement culturel et artistique de la future Belgique.

Les Pays-Bas bourguignons ont été, au 15e siècle, l’un des 2 principaux foyers culturels de l’Occident, avec l’Italie.

La peinture

La peinture, longtemps limitée à la fresque et à la décoration des manuscrits, prend une importance nouvelle grâce aux perfectionnements introduits par les Primitifs flamands :

  • La peinture se fait sur des panneaux de bois qui rend les oeuvres transportables et leur donne ainsi une possibilité d’expansion universelle
  • La technique de la peinture à l’huile permet d’exploiter la vivacité et la qualité des pigments
  • Les tableaux sont élaborés dans un souci de perspective et d’équilibre
  • La perfection est poussée jusque dans le moindre détail

Quelques peintres célèbres :

  • Hubert et Jean Van Eyck, fondateurs de l’école flamande et dont le polyptique de l’Agneau mystique demeure l’une des œuvres les plus riches jamais réalisées
  • Robert Campin, dit le Maître de Flémalle depuis qu’il exécuta 3 œuvres pour une abbaye de Flémalle
  • Roger de la Pasture (Van der Weyden) peint des madones et des anges d’une douceur recueillie
  • Thierry Bouts place ses personnages, longs comme des échassiers, dans des paysages d’une finesse de miniature
  • Hans Memlinc use de toute la gamme des tons pourpres et ocres pour peindre des portraits, des Vierges et des saintes aux doigts effilés et drapées dans des robes de féerie.
  • Hugo van der Goes peint de nombreux portraits des princes bourguignons
  • Jeroen Bosch peint avec une verve fantastique les cauchemars qu’éveille en lui son génie de visionnaire
  • Gérard David compose des scènes religieuses dans des paysages pénétrés de sérénité.

L'Agneau mystique Dyptique de la Vierge Tentation de St Antoine
L’Agneau Mystique 
Toile des frères Van Eyck
Dyptique de la Vierge 
Toile de Hans Memlinc
Tentation de St Antoine  
Toile de Jeroen Bosch


Représentants d’un genre presque disparu, les frères Paul et Jean de Limbourg sont les derniers miniaturistes belges.

Puits Moïse
Le puits Moïse 

Source : Nos Gloires – J-L Huens

La sculpture

Le perfectionnement de la technique multiplie les ouvrages de sculpture en ronde-bosse. Claus Sluter se place en tête des artistes qui se spécialisèrent dans l’érection des sarcophages. Dijon possède de lui le « Puits de Moïse ».

L’architecture

L’architecture reste attachée à la tradition gothique dont le style ogival entre dans le stade du flamboyant caractérisé par :

  • des ogives à grand écartement,
  • des vitraux ornés de courbes entrelacées en manière de flammes,
  • des voûtes compliquées
  • une riche ornementation

Les riches communes veulent avoir des hôtels de ville dignes de leur rang. L’art architectural est particulièrement porté à une degré de perfection dans le duché de Brabant : l’hôtel de ville de Louvain ressemble à une gigantesque pièce d’orfèvrerie avec sa façade couverte d’une profusion de statues, de niches et de dais.

L’enseignement

Frères de la Vie Commune
Les Frères de la Vie Commune 

Source : Nos Gloires – J-L Huens

L’instruction connaît de nouvelles possibilités de développement.

  • La nouvelle congrégation des Frères de la Vie Commune apporte un sang nouveau à l’enseignement dans les villes. Leurs conceptions pédagogiques écartent des études les subtilités philosophiques pour mettre l’accent sur un enseignement plus pratique que celui qui était donné jusqu’alors. Ouverts aux nouveautés, ils sont les premiers à avoir recours, en 1473, à l’imprimerie mise au point par Gutenberg.
  • Désireux de former sur place les élites et les fonctionnaires, le duc de Brabant obtient du pape Martin V l’autorisation de fonder, en 1425, l’Université de Louvain. On y enseigne le droit, la médecine et les arts. En 1432 la faculté de théologie ouvre ses portes. L’Université de Louvain dispense des cours en latin qui attirent rapidement de nombreux étudiants ; elle sera appelée à devenir l’une des plus célèbres d’Occident.

La littérature

Principalement en langue française, elle est dominée par les historiographes qui fournissent au mécène qui les faisait vivre des travaux remplis d’éloges excessifs. Parmi eux on retiendra :

  • Georges Chastellain, l’Alostois
  • Philippe de Commynes, le Flamand
  • Jean Froissart, né à Valenciennes dans le comté de Hainaut

Georges Chastellain Philippe de Commynes Jean Froissart
Page de Georges Chastellain 
Source : Quand la Belgique était bourguignonne
Philippe de Commynes 
Source : Wikipedia
Jean Froissart


La culture populaire s’épanouit grâce aux Chambres de Rhétorique qui organisent des représentations théâtrales et des concours littéraires.

Séparateur


Le règne des ducs de Bourgogne se termine en 1482 à la mort de Marie de Bourgogne. Par son mariage avec Maximilien d’Autriche, elle entraîne les provinces belges sous la domination des Habsbourg d’Autriche. La Belgique y connaîtra des heures de gloire sous Charles Quint avant de sombrer dans le drame avec Philippe II.

Nous y reviendrons dans nos prochains chapitres.

Etat bourguignon