La politique intérieure de Charles Quint
Charles Quint poursuit la politique centralisatrice des ducs de Bourgogne tout en respectant les privilèges territoriaux auxquels il avait juré fidélité à son avènement.
En 1531, il plaça aux côtés de la gouvernante Marie de Hongrie 3 Conseils collatéraux chargés, chacun, de pouvoirs bien déterminés :
- Le Conseil d’Etat devait s’occuper des affaires de diplomatie, de guerre et de paix, de la collation des plus importantes dignités civiles et ecclésiastiques. Ses membres appartiennent à la haute noblesse
- Le Conseil Privé, rappelait par ses fonctions le Conseil d’Etat du temps de Charles le Téméraire. Il s’agissait d’un comité législatif, défenseur des prérogatives du souverain mais qui s’occupait également des litiges entre provinces et de l’octroi des grâces. Ses membres étaient des juristes de petite noblesse ou des bourgeois. On les appelait des conseillers de robe longue.
- Le Conseil des Finances s’occupait de l’administration des domaines, des impôts et du contrôle des Chambres des Comptes. Ses membres étaient des spécialistes comme ceux du Conseil Privé.
A l’exemple de Philippe le Bon, Charles Quint est soucieux de respecter les spécificités de ses sujets. Dans cette optique :
- Il fait fonctionner régulièrement les Conseils et Etats provinciaux ainsi que les Etats Généraux
- Les Chambres des Comptes continuent à assurer une rigoureuse comptabilité des finances publiques
- Les Conseils de justice fonctionnent dans chacune des principautés, selon un recrutement local privilégiant les compétences juridiques. Ils sont surveillés par le Conseil Privé.
- Le Grand Conseil de Malines continue à fonctionner comme tribunal suprême : il se prononce en appel sur les causes jugées par les Conseils provinciaux.
- La gouvernante, responsable de sa gestion devant l’empereur seul, bénéficie de pouvoirs étendus mais non arbitraires
- Un gouverneur représente l’empereur dans les provinces : il préside les Etats provinciaux et le Conseil provincial. Il appartient à la haute noblesse et jouit d’une grande indépendance
- Les membres des Conseils et les fonctionnaires sont choisis parmi les habitants du pays
- L’armée, formée de compagnies d’ordonnance, est nationale.
Le respect des lois locales assure à Charles Quint la sympathie de son peuple. L’Eglise, quant à elle, a quelques raisons de se plaindre :
- Charles Quint s’est fait octroyer par le pape Clément VII le droit de nomination à tous les bénéfices ecclésiastiques
- Il paie bon nombre de ses fonctionnaires à l’aide des revenus ecclésiastiques
- Il n’admet pas qu’une bulle pontificale soit publiée sans son approbation, le placet.