La Réforme
Martin Luther
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La Réforme, mise en mouvement par Martin Luther dans le Saint-Empire, commence par être une réaction contre le catholicisme mondain et contre l’autorité des papes à culture païenne. L’imprimerie aidant, l’interprétation individuelle des Ecritures va amener bientôt la critique des rites et des dogmes.
Le luthéranisme
Introduite à Anvers en 1518 sous la forme du luthéranisme, la Réforme gagne d’abord les classes aisées, par ailleurs déjà influencées par Erasme et son école d’exégètes. Puis, les idées nouvelles gagnent le peuple, victime de l’exploitation capitaliste et scandalisé par le spectacle que présente le clergé du 16e siècle :
- Le pape autorise la vente d’indulgences, ce qui permet aux plus riches d’obtenir le pardon pour leurs fautes
- Les évêques vivent en grands seigneurs et multiplient leurs revenus par des cumuls ou des ventes de fonctions
- La discipline des couvents s’est relâchée ; les moines vivent dans le luxe et l’oisiveté
- Souvent, les curés sont ignorants et grossiers, font le commerce des bestiaux et n’hésitent pas à rouer de coups leurs ouailles.
De la critique des fautes du clergé et du simple désir d’une réforme de l’Eglise, le peuple passe sans transition à la critique du pouvoir pontifical, à la négation du culte de Marie, des saints et des reliques. Il se met à discuter les dogmes et réclame la lecture des offices en langue populaire.
Les fameux placards de Charles Quint
Charles Quint, imprégné de catholicisme, ne peut tolérer ces attaques contre le culte qui risquent de diviser la chrétienté et, en particulier, son empire.
En 1520, il publie le premier de ses terribles placards condamnant les réformés à mort. Il charge les évêques de leur application mais devant la mollesse de ceux-ci il nomme, en 1522, un inquisiteur nanti des pleins pouvoirs. Celui-ci ayant fait preuve d’incompétence, il sera remplacé l’année suivante par 3 inquisiteurs généraux ecclésiastiques appelés à procéder selon les règles du Saint-Office, c’est-à-dire :
- Par procédure écrite secrète
- En privant l’accusé d’un avocat
- En arrêtant le jugement d’après les procès-verbaux de l’enquête et des interrogatoires
Les tribunaux ordinaires restent chargés de punir les coupables, conformément aux sentences des juges ecclésiastiques.
La grande masse de la population, restée catholique, approuve les rigueurs de Charles Quint. Les exécutions, encore isolées, n’horrifient pas les foules.
Jean Calvin
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Le calvinisme
En 1543, apparaît le calvinisme, croyance intransigeante propagée par des prédicants. Charles Quint a beau multiplier les inquisiteurs, le calvinisme fait des progrès irrésistibles.
En 1550, Charles Quint publie un placard virulent :
Non seulement il est défendu d’imprimer, de vendre ou d’acheter des ouvrages ou images hérétiques, sous peine de mort, mais ce même châtiment frappe celui qui aura discuté religion entre amis, sollicité le pardon de ses enfants, gardé un recueil de cantiques, assisté à un conventicule ou n’aura pas dénoncé ceux qu’il soupçonne d’être hérétiques.
L’édit récompense le délateur en lui octroyant la moitié des biens confisqués à la victime. Il interdit de modérer les peines et n’autorise aucune requête en grâce.
Mais même un tel placard ne parvient pas à juguler l’hérésie !
La Contre-Réforme
De son côté, l’Eglise catholique prépare la Contre Réforme. Une assemblée d’évêques, le Concile de Trente (1545-1563) est convoquée pour réaffirmer les principes et la discipline de l’Eglise catholique.
Le Concile de Trente
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