Les Belges, leur histoire ...

et celle de leur patrie, la Belgique

Culture


Sous le règne des Habsbourg, les idées maîtresses de la Renaissance et de l’Humanisme pénètrent dans nos régions. On a longtemps cru que la Renaissance dans les Pays-Bas ne fut qu’un effet de la Renaissance italienne et que les artistes belges se sont contentés d’imiter leurs confrères. Loin de nier une certaine influence, force est toutefois de constater qu’il exista bel et bien une Renaissance typiquement flamande. Le réalisme propre à l’esprit de provinces septentrionales a donné naissance à des œuvres traitant des sujets totalement nouveaux qui n’auraient pu éclore sous le ciel italien

Les sciences

La Renaissance libéra les sciences des entraves théologiques du Moyen Age et donna une impulsion nouvelle aux lettres et aux arts.

L’imprimerie

Vers 1450, l’Allemand Gutenberg mit au point l’imprimerie. Cette technique de reproduction connut un succès immédiat car elle allait jouer un rôle important dans la diffusion des idées et des connaissances.

Le premier imprimeur aux Pays-Bas fut un Alostois, Thierry Martens (1450-1534). Après une période d’apprentissage en Italie, Martens imprima en 1473 son premier livre aux Pays-Bas. Bientôt il eut de nombreux imitateurs.

En 1549, un Tourangeau, Christophe Plantin, vint se fixer à Anvers et devint l’imprimeur de Philippe II. Avec son gendre Moretus et d’autres membres de sa famille, il édita des livres de prières, des œuvres scientifiques et des classiques latins. Son chef-d’œuvre fut une gigantesque bible polyglotte.

Imprimerie de Plantin Christophe Plantin
Imprimerie 
Source : Musée Plantin à Anvers 
Christophe Plantin  
Source : Wikipedia 

L’enseignement

L’enseignement se développa parallèlement à l’imprimerie :.

  • L’instruction primaire se limitait à l’étude du catéchisme, des prières courantes, des éléments de la lecture, de l’écriture et du calcul. Les maitres, de médiocre capacité, étaient placés sous la direction du clergé.
  • L’enseignement moyen reflétait mieux les tendances de l’époque. Les gens aisés envoyaient de préférence leurs enfants dans les écoles françaises ou dans des écoles latines spécialement consacrées à l’étude des classiques grecs et latins.

Les Humanistes – Erasme

L’Université de Louvain avec ses milliers d’étudiants, était restée médiévale et scolastique. Son enseignement philosophique était battu en brèche par un groupe de savants, versés dans la connaissance des langues et des littératures anciennes : les Humanistes qui se consacrèrent plus spécialement à l’étude de l’Homme et de la nature.

A leur tête se trouvait un linguiste, littérateur, moraliste et exégète renommé dans l’Europe entière : Desiderius Erasmus (1467-1536). Erasme avait déclaré la guerre aux moines ignorants et d’une farouche intolérance de l’époque. Ayant reçu des fonds d’un riche ecclésiastique, enthousiaste des lettres anciennes, il avait, avant que les attaques de ses adversaires l’obligent à émigrer à Bâle, fondé à Louvain en 1517, le Collège des Trois Langues. Cette institution, en approfondissant l’étude du grec, du latin et de l’hébreu, entendait appliquer une interprétation plus sûre des Ecritures.

André Vésale

Un Bruxellois, André Vésale (1514-1564), premier médecin de Charles Quint puis de Philippe II, fut le père de l’anatomie. Jusqu’à lui, les médecins n’avaient fait que ressasser les doctrines contradictoires des 2 plus grands docteurs de l’antiquité, les Grecs Hippocrate et Galien.

Vésale osa faire des dissections, à Madrid, en plein foyer de l’Inquisition d’Espagne ! Dégoûté des cabales de Cour, il fit un voyage au cours duquel il fit naufrage et périt misérablement.

Les géographes

Anvers devint le centre d’une intense activité cartographique et les ateliers d’imprimerie y connaissaient un essor fulgurant. C’était l’heure des premières grandes entreprises d’éditions cartographiques et chorographiques et, dans ce domaine, nos meilleurs géographes étaient incontestablement Mercator (1512-1594) et Ortelius (1527-1598).

Le chef-d’œuvre de Mercator fut un grand planisphère à l’usage de la navigation (1569). Les méridiens y étaient des droites parallèles et perpendiculaires à l’équateur ; les latitudes étaient étirées dans le même rapport que les longitudes.

Ortelius, enlumineur de cartes, voyageur infatigable, fut l’auteur, en 1570, d’un atlas qui fut réédité 24 fois en 28 ans.

Erasme Vésale Mercator
Erasme 
Toile de Quentin Metsijs
Vésale 
Histoire de la Belgique et 
de son expansion coloniale
Mercator 
Quand la Belgique était espagnole

Les arts au 16e siècle

L’esprit de la Renaissance avait introduit aux Pays-Bas le culte du Beau sous ses formes les plus raffinées.

La peinture

Toile de Pierre Brueghel l'Ancien
Margot l’Enragée 

Pierre Brueghel l’Ancien

En peinture, l’influence de la Renaissance fut sensible et la méthode italienne régna sans conteste. Les peintres revenaient de Florence, de Venise ou de Rome, experts dans l’art de grouper les personnages dans des cadres somptueux, de se jouer des règles de la perspective et de peindre des nus. C’étaient aussi d’excellents portraitistes.

  • Les artistes abandonnèrent progressivement les sujets religieux pour les remplacer par des sujets profanes (scènes mythologiques, scènes de la vie quotidienne)
  • Influencés par les grandes découvertes, ils abandonnèrent les scènes d’intérieur pour peindre le monde extérieur à travers des paysages variés
  • Ils profitèrent des études anatomiques pour parfaire leur représentation du corps humain et de sa nudité en particulier

Pierre Brueghel le Vieux (1525-1569) qui revenait d’un long voyage en Italie sans avoir rien perdu de son tempérament original, doit être placé au nombre des plus grands maîtres de tous les temps. Parmi ses œuvres, on retiendra :

  • Des kermesses
  • Des paysanneries
  • Des proverbes
  • Des diableries

Quelques autres peintres de l’époque : Quentin Metsys, Henri Blès, Jean Prévost, Jean de Saive, Joachim Patenier, Frans Pourbus, Frans Floris, Lambert Lombard, Jan Gossaert dit Mabuse, Bernard Van Orley, Pieter Brueghel le Jeune

Charles Quint et son empire